bergson le langage explication de texte. comment se repentir de ses péchés islam bergson, le langage explication de texte May 31, 2022; job étudiant week end paris vendeuse ACTO Bolsters Executive Management Team to Meet Significant US Commercial Growth May 26, 2022; les bienfaits du sacrifice du mouton Regional Field Trainers: A Unique Training Opportunity May
Résumé du document L'intuition est la méthode du bergsonisme. C'est par elle que Bergson a mené les recherches et obtenu les résultats que l'on sait, dans l'Essai sur les données immédiates de la conscience d'abord, en 1889, Matière et Mémoire ensuite, en 1896, et L'évolution créatrice, en 1907. Dans la première partie de l'introduction qu'il rédigea en janvier 1923 pour La pensée et le mouvant, Bergson indique que cette méthode, l'intuition, lui a été suggérée suite à ses découvertes sur la durée, telle que celle-ci lui semblait définir dans l'Essai d'abord notre vie intérieure. Il y a une réalité au moins que nous saisissons tous du dehors, par intuition et non pas simple analyse, c'est notre propre personne dans son écoulement à travers le temps, c'est notre moi qui dure » PM, p. 183. Dans la genèse même du bergsonisme donc, l'intuition s'est trouvée d'emblée en relation intime avec la durée, et si la prise au sérieux de la seconde a précédé celle de la première, il faut dire que l'intuition est une méthode qui est née de la durée, et lui a en fait, de part en part, été coextensive. On le sait, Bergson avoue avoir longtemps hésité avant de choisir ce terme d'intuition pour désigner le renversement de perspective qu'il avait en vue. Intuition, en effet, cela semble renvoyer à une expérience vague et encore confuse, à une expérience non encore complète, en attente d'être rendue pleine voir son statut chez Kant lui-même. Sommaire Commentaire de texte de La pensée et le mouvant, Introduction » 2e partie Extraits [...] Entre ces deux lignes extrêmes, l'intuition se meut, et ce mouvement est la métaphysique même écrivait Bergson en 1903. Insistons pour terminer sur ce point décisif en convoquant à nouveau L'évolution créatrice, chapitre Bergson en appelle ici à l'expérience de la tension et de la détente personnelle. Nous pouvons, dit- il, être plus ou moins tendus ; si nous nous détendons, nous nous replongeons dans une durée où le passé toujours en marche se grossit sans cesse d'un présent absolument nouveau. [...] [...] En revanche si aucune coïncidence n'est une coïncidence pure, les intuitions relèvent toutes de la même notion ; l'intuition de soi est l'intuition référentielle en tant qu'elle n'annule pas la différence que les autres intuitions tendent à réduire. L'intuition de soi par soi, elle qui est avant tout l'intuition, est déjà différence. Pourquoi alors la conscience immédiate de soi est-elle une quasi coïncidence ? Ce que saisit l'intuition c'est le moi en tant qu'il a ou plutôt en tant qu'il est une durée. Cette durée est une continuité, qu'il faut distinguer d'une agrégation la continuité n'est pas la répétition, mais une innovation, innovation qui n'est pas un ajout, mais une croissance par le dedans dit Bergson. [...] [...] Mais pourquoi dire alors que cette métaphysique prolongera la science du vivant ? En réalité ce que dit Bergson, c'est que la métaphysique de la vie prolonge la science du vivant, au sens où celui qui examine la science du vivant est insatisfait par ce qu'elle donne de la vie ; et en ce sens prolonger la science du vivant, c'est à la fois passer par elle et la dépasser ; ensuite si de l'intuition du vital dérive la métaphysique de la vie, c'est que celle-ci est possible en ressaisissant par la conscience l'élan de vie qui est en nous. [...] [...] Or Bergson va livrer ici un élément décisif. En effet, quelle est cette réalité qui n'est unité ni multiplicité, et qui est à la fois ce que saisit la conscience et ce que ressaisit la métaphysique de la vie, ce qui relie l'intuition infra conceptuelle et la spéculation ultra conceptuelle ? Elle est ce qui est déjà métaphysique dans l'intuition, ou ce que la métaphysique récupère de l'intuition. Bergson évoque la nature singulière de la durée en même temps que le caractère essentiellement actif de l'intuition métaphysique Il faut garder la solidarité de ces deux aspect si la durée est d'une nature singulière, ce n'est pas qu'elle est le propre exclusif du moi, mais plutôt qu'elle convient au caractère actif de l'intuition métaphysique. [...] [...] En quoi alors l'inadéquation de la science du vivant sollicite-t-elle la ressaisie par la conscience de l'élan de vie ? Au chap de l'EC Bergson déclare qu'il incombe à la philosophie de rompre avec les habitudes scientifiques, de remonter la pente de l'intelligence pour être sensible à ce à quoi la science est insensible c'est-à-dire au caractère irréductible de la durée, à l'innovation attachée à la durée, à l'imprévisibilité et à l'originalité de ce qu'apporte la durée. C'est à la philosophie dit Bergson qu'il appartient de récupérer ce à quoi l'intelligence donc la science n'accorde par d'attention c'est-à-dire la contingence de l'innovation. [...] Bergsonextrait de La pensée et le mouvant. Fil directeur du texte : comment saisir le temps réel ? Par la science ou par la conscience ? I.e. : le temps réel peut-il être saisi par la pensée mathématique, par la science, ou bien fait-il l'objet d'une saisie intérieure à SOMMAIRE A. RAPPORTS DU JURY B. ÉPREUVES ÉCRITES D’ADMISSIBILITÉ C. ÉPREUVES ORALES D’ADMISSION A. Rapports du jury ENS ULM DE PARIS Descriptif des épreuves A/L Session 2022 Session 2021 Session 2020 Session 2019 Session 2018 Session 2017 Session 2016 Session 2015 Session 2014 Session 2013 Session 2012 Session 2011 Session 2010 Session 2009 Session 2008 Session 2007 Session 2006 Session 2005 Session 2004 Session 2003 Session 2002 ENS LSH DE LYON Descriptif des épreuves A/L Session 2022 Session 2021 Session 2020 Session 2019 Session 2018 Session 2017 Session 2016 Session 2015 Session 2014 Session 2013 Session 2012 Session 2011 Session 2010 Session 2009 Session 2008 Session 2007 Session 2006 Session 2005 Session 2004 Session 2003 Session 2002 Session 2001 B. Épreuves écrites d’admissibilité FRANÇAIS Épreuve commune ENS ULM DE PARIS ET ENS LSH DE LYON Composition française Session 2022 La prose, en ce qu’elle est un régime a priori familier du langage, et à ce titre presque inaperçu le génie de Molière est d’avoir fait une révélation comique du fait que nous en faisons tous sans le savoir, en ce qu’elle est chose commune, est d’autant plus puissante lorsqu’elle se distingue de manière absolument décisive en rythme et singularité stylistique elle est alors la forme la plus apte à devenir l’appropriation intime du proche, du peu visible, à donner à ce qui demeure habituellement dans l’indistinct. » Jacques Neefs, Flaubert, Baudelaire la prose narrative comme art moderne », dans Jean-Nicolas Illouz et Jacques Neefs [dir.], Crise de prose, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2002, p. 144 Vous discuterez cette analyse en vous référant en particulier aux œuvres au programme. Session 2021 Il y a lyrisme dès qu’il y a circulation. Rien de plus lyrique que le sang. D’où, peut-être, y a-t-il un lyrisme par homme. Un battement de cœur particulier qui sonne l’heure d’un discours ininterrompu, puisque discontinu. » [Le sujet est tiré de Georges Perros 1923-1978, Papiers collés III, Gallimard, Le chemin », 1978, p. 18] Vous discuterez cette analyse en vous référant en particulier aux œuvres au programme. Session 2020 Si le récit bref se caractérise par un univers diégétique stable, borné par une forme complexe de subjectivité, il inclut aussi l’expression d’une absence qui grève son apparente complétude et qui se traduit fréquemment par une impression de frustration chez le lecteur. Chaque auteur crée en effet une tension entre, d’une part, une écriture pleine’, approfondissant le champ défini initialement et, d’autre part, un vide qui s’ouvre dans les attitudes des personnages, dans la parole narrante et dans l’écriture, nourrie de suspensions. » [Le sujet est tiré de Catherine Grall, Le Sens de la brièveté, Paris, Honoré Champion, 2003, p. 243] Vous discuterez cette analyse en vous référant en particulier aux œuvres du programme. Session 2019 De tous les arts, pourrait-on proposer, le roman est celui où s’exprime au plus haut point la conscience de ce qui n’est plus. […] Si le roman semble avoir les yeux tournés vers l’avenir, si ses héros peuvent s’élancer librement vers une existence qui leur est encore inconnue […], c’est parce qu’il les a d’abord tournés vers le passé et que ce regard lui permet de prendre la mesure de ce qui a disparu. Le roman garde la mémoire de ce qui a cessé d’agir et de faire loi, de ce qui a cessé d’être vrai ou juste et dont la disparition ou, si l’on préfère, la perte, est ce avec quoi il nous faut vivre désormais, ce qui constitue la donnée même de notre existence. » [Le sujet est tiré de Isabelle Daunais, Les Grandes Disparitions. Essai sur la mémoire du roman, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2008, p. 12] Vous discuterez cette analyse en vous référant en particulier aux œuvres du programme. Session 2018 Selon Robert Legros, le romantisme conteste que l’auteur d’une œuvre ne soit qu’un intermédiaire qui ne fasse pas preuve d’originalité. Tout au contraire il se montre d’autant plus original, d’autant plus personnel qu’il laisse émerger ce qui lui appartient le moins. D’autant plus original qu’il ne se veut pas lui-même sa propre origine mais laisse parler en lui une origine plus initiale, ou s’exprimer une initiative plus fondamentale que la sienne propre, plus profonde que celle d’une conscience individuelle ou d’une volonté souveraine. » [Le sujet est tiré de Robert Legros 1945-, L’Idée d’humanité, Paris, Grasset, 1990, p. 64] Vous discuterez cette analyse en vous référant en particulier aux œuvres du programme. Session 2017 La lecture d’un ouvrage littéraire n’est pas seulement, d’un esprit dans un autre esprit, le transvasement d’un complexe organisé d’idées et d’images, ni le travail actif d’un sujet sur une collection de signes qu’il a à réanimer à sa manière de bout en bout, c’est aussi, tout au long d’une visite intégralement réglée, à l’itinéraire de laquelle il n’est nul moyen de changer une virgule, l’accueil au lecteur de quelqu’un le concepteur et le constructeur, devenu le nu-propriétaire, qui vous fait du début à la fin les honneurs de son domaine, et de la compagnie duquel il n’est pas question de se libérer. » [Le sujet est tiré de Julien Gracq 1910-2007, En lisant en écrivant 1980, Œuvres complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade », 1995, t. II, p. 673] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2016 Un grand roman, c’est toujours, en même temps, l’ébauche désespérée d’un Jugement dernier. Mais le romancier ne peut pas mettre à sa droite les justes et à sa gauche les réprouvés. Il suspend son jugement à l’instant même où celui-ci devrait trancher. S’il rend un jugement, c’est un jugement sans verdict. » [Le sujet est tiré de Claude Roy 1915-1997, Défense de la littérature, Gallimard, 1968, p. 121-122] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2015 Ce que je méconnaissais, c’est qu’à la base de toute introspection il y a goût de se contempler et qu’au fond de toute confession il y a désir d’être absous. Me regarder sans complaisance, c’était encore me regarder, maintenir mes yeux fixés sur moi au lieu de les porter au-delà pour me dépasser vers quelque chose de plus largement humain. Me dévoiler devant les autres mais le faire dans un écrit dont je souhaitais qu’il fût bien rédigé et architecturé, riche d’aperçus et émouvant, c’était tenter de les séduire pour qu’ils me soient indulgents, limiter – de toute façon – le scandale en lui donnant forme esthétique. » [Le sujet est tiré de Michel Leiris 1901-1990, De la littérature considérée comme une tauromachie » [1946], L’Âge d’homme, Gallimard, 1973, p. 13-14] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2014 Si donc la valeur du théâtre était dans le grossissement des effets, il fallait les grossir davantage encore, les souligner, les accentuer au maximum. Pousser le théâtre au-delà de cette zone intermédiaire qui n’est ni théâtre, ni littérature, c’est le restituer à son cadre propre, à ses limites naturelles. Il fallait non pas cacher les ficelles, mais les rendre plus visibles encore, délibérément évidentes, aller à fond dans le grotesque, la caricature, au-delà de la pâle ironie des spirituelles comédies de salon. […] Pousser tout au paroxysme, là où sont les sources du tragique. Faire un théâtre de violence violemment comique, violemment dramatique. » [Le sujet est tiré d’Eugène Ionesco 1909-1994, Expérience du théâtre » [1958], Notes et contre-notes, Gallimard, 1962, p. 12-13] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2013 Dans le roman se réalise la reconnaissance de son propre langage dans un langage étranger, la reconnaissance, dans la vision du monde d’autrui, de sa propre vision. Dans le roman s’opère une traduction idéologique du langage d’autrui, le dépassement de son étrangeté », qui n’est que fortuite, extérieure et apparente. » [Le sujet est tiré de Mikhail Bakhtine 1895-1975, Esthétique et théorie du roman, Gallimard, 1987, p. 182] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2012 La poésie est essentiellement philosophique, mais […] elle doit être involontairement philosophique. » [Le sujet est tiré de Charles Baudelaire 1821-1867, Prométhée délivré par L. de Senneville » [1846], dans Ecrits sur la littérature, Le Livre de poche, 2005, p. 71] Vous discuterez cette proposition, en vous appuyant plus particulièrement sur les œuvres au programme. Session 2011 En tant qu’écrivain, je n’ai rêvé que constructions et j’ai abhorré l’impulsion qui couvre le papier d’une production successive. Si pressante et riche et heureuse soit-elle, cette foison ne m’intéresse pas. J’y vois une génération linéaire » qui exclut toute composition. Je sais que la plupart admirent ceci et s’en enivrent. – Mais ces feux qui s’allument de cime en cime et s’éteignent aussi, ne me donnent jamais mon plaisir complet. Mon désir eût été d’écrire en traitant presque simultanément toutes les parties de l’ouvrage, et les menant presque à la fois à leur état final. Comme on peint sur un mur. Et avec des préparations et ce qu’il faut pour donner des liaisons et des correspondances d’un bout à l’autre. Ne pas oublier la fin quand on fait le commencement – etc. » [Le sujet est tiré de Paul Valéry 1871-1945, Cahiers, 1935, repris dans Ego scriptor, Gallimard, Poésie », 1992] En prenant en compte notamment les œuvres au programme, vous commenterez et discuterez à partir d’exemples littéraires précis et variés, cette prise de position de Paul Valéry. Session 2010 À propos de sa mission d’écrivain, Pierre-Simon Ballanche écrit en 1818 dans son Essai sur les institutions sociales Je ne prétends m’ériger ni en censeur des gouvernements ni en précepteur des peuples ; ma tâche est, en quelque sorte, celle d’un historien sans affectation et sans haine… » Essai sur les institutions sociales, chapitre I, Paris, Fayard, 1991, En prenant en compte notamment les œuvres au programme, vous commenterez et discuterez, à partir d’exemples littéraires précis et variés, cette conception des rapports de l’écrivain aux affaires publiques. Session 2009 Dans La Pensée du roman Paris, Gallimard, 2003, p. 46, Thomas Pavel écrit Pour saisir et apprécier le sens d’un roman, il ne suffit pas de considérer la technique littéraire utilisée par son auteur ; l’intérêt de chaque œuvre vient de ce qu’elle propose, selon l’époque, le sous-genre et parfois le génie de l’auteur, une hypothèse substantielle sur la nature et l’organisation du monde humain. » En vous appuyant sur des exemples littéraires précis et variés, vous direz ce que vous pensez de cette affirmation. Avant 2009, les sujets des épreuves de français étaient distincts. ENS ULM DE PARIS Session 2008 Dans une réflexion sur le théâtre, Maurice Maeterlinck affirme Il n’y a guère que les paroles qui semblent d’abord inutiles qui comptent dans une œuvre. » Le tragique quotidien », Le Figaro, 2 avril 1984. Repris dans Le Trésor des humbles [1896], Paris, Mercure de France, 1913. En vous appuyant sur des exemples précis et variés, vous direz ce que vous pensez de cette conception de l’œuvre dramatique. Session 2007 Dans une lettre à Jacques Chevalier, Bergson affirme L’œuvre qui devient classique est celle qui se présente rétrospectivement avec un air de fatalité aucun détail n’aurait pu, semble-t-il, être différent de ce qu’il est, parce que le tout est présent dans chacune des parties. Cette apparence de fatalité donne à l’œuvre, si personnelle qu’elle ait été, un aspect impersonnel. » cité dans Henri Bergson, essais et témoignages recueillis par Albert Béguin et Pierre Thévenaz, Cahiers du Rhône, hors série, août 1943, En vous fondant sur des exemples littéraires précis et variés, vous direz quelles réflexions vous inspire ce propos. Session 2006 Dans une version manuscrite de sa Leçon inaugurale au Collège de France, Roland Barthes définit l’essai comme une forme tourmentée où l’analyse le dispute au romanesque, et la méthode au fantasme ». Que pensez-vous de cette définition ? Vous fonderez votre réflexion sur des exemples littéraires précis et variés. Session 2005 Selon Philippe Lejeune L’Autobiographie en France [1971], Paris, A. Colin, 2003, p. 16, l’autobiographie est un cas particulier du roman, et non pas quelque chose d’extérieur à lui ». En vous fondant sur des exemples précis et variés, vous direz ce que vous pensez de cette affirmation. Session 2004 La poésie ne raconte pas d’histoires. » En vous appuyant sur des exemples précis et variés, vous direz quelles réflexions vous inspire cette affirmation d’Henri Meschonnic, dans Les États de la poétique Paris, 1985. Session 2003 Tzvetan Todorov écrit dans Critique de la critique 1984 [On nous a] répété à qui mieux mieux que la littérature était un langage qui trouvait sa fin en lui-même. Il est temps d’en venir d’en revenir aux évidences qu’on n’aurait pas dû oublier la littérature a trait à l’existence humaine, c’est un discours, tant pis pour ceux qui ont peur des grands mots, orienté vers la vérité et la morale. » [Le sujet est tiré de Tzvetan Todorov 1939-2017, Critique de la critique, Paris, Le Seuil, 1984] En prenant appui sur des exemples précis, vous commenterez et discuterez cette proposition. Session 2002 Dans un texte de 1952 recueilli dans Positions et Propositions, Paul Claudel affirme Le roman est le récit d’un ensemble d’événements, reliés non seulement par les lois d’une causalité dynamique ou morale, mais par celles de l’équilibre et d’une parenté secrète, comme dans le tableau d’un peintre un certain bleu ne saurait se passer d’un certain jaune. Le tout d’un certain train marchant dans un certain sens vers une certaine conclusion, de manière, lorsqu’au coup de gong du point final le récit devient contemporain de tous ses moments, à fournir à notre méditation une espèce de parabole immobile. » Vous direz ce que vous inspirent ces réflexions en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à des romans de votre choix. ENS LSH DE LYON Session 2008 À propos de La Chartreuse de Parme, Michel Crouzet écrit Évoquant l’histoire, mais refusant de la dire, le roman la subordonne à ses impératifs et l’écrit en termes de sublime ou de bouffon, ou les deux à la fois. L’histoire est mise au service de la transcendance héroïque du romanesque, ou de sa contre-partie dérisoire. La phase d’attaque est un début de roman historique, la date lancée est bien l’origine du récit et le début d’une nouvelle histoire, et les premiers chapitres suivent l’histoire de l’Italie révolutionnée et francisée. Mais après 1815 le roman s’installe dans sa propre histoire ; comme il a sa géographie, il se crée son histoire à lui, parallèle peut-être, mais inconnue et inventée. Le roman historique place une aventure romanesque dans un contexte historique ; Stendhal situe une aventure fictive dans une histoire fictive et interdit tout recoupement – autre que la ressemblance, la dérivation et l’allusion – avec les faits contemporains. Le roman est dans cet écart. » Michel Crouzet, édition critique de La Chartreuse de Parme, Préface, p. xxvi, Orléans, Paradigme, coll. Hologrammes, 2007 En quoi ce jugement éclaire-t-il votre lecture de La Chartreuse de Parme ? Session 2007 Partiellement effacés, mais repérables çà et là en traces énigmatiques, à compléter, des mots anciens se profilent sous la phrase en train de s’écrire. […] Des paroles réputées proches des origines, et porteuses de l’influx initial des muses, viennent hanter le poème nouveau, l’animer de leurs propres résonances et le projeter dans le contexte de la Fable, bien au-delà du monde familier et de l’histoire vécue au présent. » André Tournon, Palimpsestes, échos, reflets. Le dédoublement dans la poétique de Ronsard », Aspects de la poétique Ph. de Lajarte dir ., Caen, P. de l’Université de Caen, 1989, p. 27. Session 2006 Ce qu’il faut éviter avant tout, c’est que le spectateur se laisse prendre au jeu comme ces enfants qui crient au cinéma “ne bois pas, c’est du poison” […] Ce serait faire un bon usage de l’apparence, chercher l’être à travers elle pour Genet l’exercice théâtral est démoniaque; l’apparence, sur le point de se donner pour la réalité, doit révéler sans cesse son irréalité profonde. Tout doit être faux à grincer des dents » Jean-Paul Sartre, Saint Genet comédien et martyr, Paris, Gallimard, 1952, p. 676-677. Votre lecture du Balcon et des Bonnes de Jean Genet vous semble-t-elle éclairée par ce jugement ? Session 2005 Vous commenterez cette citation L’Histoire d’un voyage en terre du Brésil est le récit d’un témoin dédoublé, témoin intransigeant de la Parole d’une part, et en même temps, et contradictoirement, témoin amoureux d’un monde auquel il n’était pas préparé et au milieu duquel, l’espace d’à peine un an, il s’est trouvé de plain-pied, heureux, comblé. La réussite du livre tient à la tension jamais résolue entre ces deux points de vue. » Franck Lestringant, Jean de Léry ou l’invention du sauvage, 1999. Session 2004 Dans son introduction à La Nuit et le Moment Crébillon, Œuvres complètes, t. II, Classiques Garnier, 2000, p. 527, Jean Oudart écrit [Crébillon] use ici de toute son imagination pour laisser, si l’on peut dire, son oeuvre hermétique- ment ouverte. En jouant de la dérision et de la lucidité, il oblige le lecteur à exercer sa liberté de critique. » Dans quelle mesure cette analyse éclaire-t-elle votre lecture des deux oeuvres de Crébillon, La Nuit et le Moment et Le Hasard du coin du feu ? Session 2003 Le texte est rencontre de fragments discursifs, d’images visuelles ou textuelles, il est en lui-même un rythme et non une mélodie ».Dans quelle mesure ce propos de Jacques Leenhardt éclaire-t-il votre lecture du Paysan de Paris ? Session 2002 Dans quelle mesure ce jugement vous semble-t-il pouvoir éclairer votre lecture des Travailleurs de la mer ? Gilliatt est sans doute le personnage le plus aigu qu’ait inventé Hugo pour penser figuralement la solidarité de l’investigation et du réel que cette investigation construit ». Jacques Neefs, Penser par la fiction Les Travailleurs de la mer », in Hugo le fabuleux, Paris, Seghers, 1985. Session 2001 Selon Paul Bénichou, l’originalité de Lamartine, ce serait, tout en travaillant sur les genres poétiques existants, d’avoir fini par effacer leurs frontières et mêler leurs accents dans le genre flexible et multiforme de la méditation… Ce mot même dit la nature de la nouveauté le poète désormais pense ; il est l’héritier du philosophe et l’émule du théologien, même en par- lant de ses amours » Le Sacre de l’écrivain, 1973. En quoi ce jugement éclaire-t-il votre lecture des Méditations ? Épreuve de spécialité ENS ULM DE PARIS Commentaire d’un texte littéraire sur programme Session 2022 Tristan L’Hermite, Le Page disgracié Session 2021 Louis Aragon, Aurélien Session 2020 François Rabelais, Gargantua Session 2019 Pascal Quignard, Vie secrète Session 2018 Stendhal, Vie de Henry Brulard Session 2017 Denis Diderot, La Religieuse Session 2016 La Fontaine, Fables, IV, 11 Session 2015 Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet Session 2014 Marcel Proust, La Prisonnière Session 2013 Madame de Sévigné, lettre du 14 juillet 1680 Session 2012 Henri Michaud, Ailleurs Session 2011 Denis Diderot, Le Neveu de Rameau Session 2010 Nathalie Sarraute, Tropismes Session 2009 Claude-Henri de Saint-Simon, La Mort de Louis XIV Session 2008 Madame de La Fayette, La Prince de Clèves Session 2007 Montesquieu, Lettres persanes Session 2006 Saint-John Perse, Exil Session 2005 Denis Diderot, Le Rêve de d’Alembert Session 2004 Alfred de Musset, La Confession d’un enfant du siècle Session 2003 Paul Claudel, Tête d’or Session 2002 Molière, Les Femmes savantes ENS LSH DE LYON Étude littéraire stylistique d’un texte français postérieur à 1600 Session 2022 Session 2021 Georges Feydeau, Chat en poche Session 2020 Maryse Condé, Les Derniers Rois mages Session 2019 Bernard de Fontenelle, Nouveaux dialogues des Morts, VI Session 2018 Georges Bataille, Cheminée d’usine » Session 2017 Nicolas Bouvier, Le Poisson-scorpion Session 2016 Denis Diderot, Entretien d’un père avec ses enfants, Ou Du danger de se mettre au-dessus des lois Session 2015 Cyrano de Bergerac, L’Autre monde ou Les États et empires de la lune Session 2014 George Sand, Histoires de ma vie Session 2013 Tristan L’Hermite, Vers héroïques, La Servitude » Session 2012 Patrick Chamoiseau, L’Esclave vieil homme et le molosse Session 2011 Stendhal, Féder Session 2010 Pierre Conreille, Le Menteur Session 2009 Blaise Cendras, Bourlinguer Session 2008 Saint-Simon, Mémoires Session 2007 Alfred Jarry, L’Amour absolu Session 2006 Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, Mon Lou la nuit descend tu es à moi je t’aime » Session 2005 Victor Hugo, Mangeront-ils ? Session 2004 Gabriel de Guilleragues, Lettres portugaises Session 2003 Raymond Queneua, Loin de Reuil Session 2002 Tristan Corbière, Les Amours jaunes, Bonsoir » Session 2001 Marivaux, Le Spectateur français PHILOSOPHIE Épreuve commune ENS ULM DE PARIS ET ENS LSH DE LYON Composition de philosophie Session 2022 Quand y a-t-il art ? Session 2021 L’État, c’est moi ». Session 2020 Science et objectivité. Session 2019 Peut-il y avoir des expériences métaphysiques ? Session 2018 La responsabilité. Session 2017 Peut-on délimiter l’humain ? Session 2016 Que peut-on interdire ? Session 2015 Expliquer. Session 2014 Le corps peut-il être objet d’art ? Session 2013 La cause. Session 2012 Qu’est-ce qui est hors la loi ? Session 2011 Les sciences sont-elles une description du monde ? Session 2010 L’imitation. Session 2009 Pourquoi punir ? Avant 2009, les sujets des épreuves de philosophie étaient distincts. ENS ULM DE PARIS Session 2008 L’égalité. Session 2007 Peut-on tout dire ? Session 2006 Faut-il avoir peur de la nature ? Session 2005 Pourquoi y a-t-il des lois ? Session 2004 Qu’est-ce que mourir ? Session 2003 Peut-on s’en tenir au présent ? Session 2002 Comment dire la vérité ? ENS LSH DE LYON Session 2008 Un savoir scientifique sur l’homme est-il compatible avec l’idée de liberté ? Session 2007 La culture est-elle une seconde nature ? Session 2006 Peut-on dire que seuls les humains travaillent ? Session 2005 Qu’est-ce qui fait qu’un corps est humain ? Session 2004 L’art et le goût. Session 2003 État et liberté. Session 2002 La nature est-elle un modèle ? Session 2001 À quelles conditions peut-on parler d’un sens de l’existence ? Épreuve de spécialité ENS ULM DE PARIS Commentaire d’un texte philosophique sur programme Session 2022 Platon, Phèdre Session 2021 Nietzsche, Le Gai Savoir Session 2020 Pascal, Pensées Session 2019 Platon, Le Politique Session 2018 Leibniz, Lettre à Arnauld du 14 juillet 1686 Session 2017 Berkeley, Trois dialogues entre Hylas et Philonous Session 2016 Spinoza, Traité de la réforme de l’entendement Session 2015 Aristote, De l’âme Session 2014 Hume, Enquête sur l’entendement humain Session 2013 Cicéron, Les Académiques Session 2012 Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience Session 2011 Spinoza, Éthique Session 2010 Plotin, Traité 38 Session 2009 Descartes, Méditations métaphysiques Session 2008 Aristote, Physique Session 2007 Leibniz, Essai de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l’homme et l’origine du mal Session 2006 Platon, La République Session 2005 Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes Session 2004 Aristote, Éthique à Nicomaque Session 2003 Bergson, La Pensée et le Mouvant Session 2002 Marc Aurèle, Pensées pour soi-même ENS LSH DE LYON Deuxième composition de philosophie sur programme Sessesion 2022 Session 2021 Vie et pensée. Session 2020 Suis-je au centre de l’espace ? Session 2019 Où est la mémoire ? Session 2018 Tout phénomène est-il un effet ? Session 2017 La religion naturelle. Session 2016 La fin de la nature. Session 2015 L’individu est-il un principe ? Session 2014 Que peut la matière ? Session 2013 Peut-on prédire l’histoire ? Session 2012 Y a-t-il une science des principes ? Session 2011 Qu’est-ce que connaître le vivant ? Session 2010 À quoi le langage sert-il ? Session 2009 À quoi sert l’idée d’inconscient ? Session 2008 De quoi peut-on faire l’expérience ? Session 2007 Qu’est-ce qu’une mauvaise méthode ? Session 2006 Les sciences supposent-elles l’idée de nécessité ? Session 2005 Peut-on réduire le choix à un calcul ? Session 2004 La raison est-elle historique ? Session 2003 Légalité et causalité. Session 2002 Interprétation et signification. Session 2001 Peut-on parler de croyances collectives ? HISTOIRE Épreuve commune ENS ULM DE PARIS ET ENS LSH DE LYON Composition d’histoire Session 2022 L’État face aux peuples de la Russie et de l’URSS de 1853 à 1991. Session 2021 Lutter contre l’ordre colonial en Afrique sous domination français et en France métropolitaine, 1871-1962. Session 2020 Moderniser la Chine, 1842-1949. Session 2019 Diriger la France en temps de guerre, 1870-1962. Session 2018 Les États-Unis, puissance mondiale malgré elle ? 1823-1945 Session 2017 Les institutions de la colonisation et l’Afrique, 1871-1962. Session 2016 Obstacles et oppositions aux unités nationales allemande et italien 1815-1871. Session 2015 Presse quotidienne, culture et politique sous la Troisième République. Session 2014 La question ouvrière aux États-Unis 1860-1953. Session 2013 Les Français et leur armée de 1851 à 1945. Session 2012 Populations, pouvoirs publics et hygiène en Europe, de la fin du XVIIIe siècle aux lendemains de la Première Guerre mondiale. Session 2011 Le travail des femmes en France du début du XIXe siècle à la fin de la Seconde guerre mondiale. Session 2010 Rapports de domination en Méditerranée 1798-1956 impérialismes, colonisations et résistances. Session 2009 L’autorité en France 1848-1958. Avant 2009, les sujets des épreuves d’histoire étaient distincts. ENS ULM DE PARIS Des repères chronologiques étaient proposés avec chaque sujet. Session 2008 Le facteur religieux dans l’évolution du monde contemporain de 1920 au début des années 1990. Session 2007 La famille en France, des années 1880 au début des années 1990. Session 2006 La place des États-Unis dans le monde de 1918 au début des années 1990. Session 2005 La France face à l’Allemagne, de 1870 au début des années 1990. Session 2004 Révolution et réaction en France de 1870 à 1944. Session 2003 La société française et la croissance économique de la fin de la Seconde guerre mondiale au début des années 1990. Session 2002 Les États-Unis et le communisme de 1941 au début des années 1980. ENS LSH DE LYON Session 2008 Riches et pauvres dans les îles Britanniques sous Elisabeth Ire. Session 2007 La consommation de masse aux États-Unis, de 1917 à 1988. Session 2006 Terminer la Révolution, 1789-1815. Session 2005 Révoltes et contestations dans le monde rural français de 1815 à la fin des années 1950. Session 2004 Les villes en Espagne au XVIe siècle. Session 2003 Action des grandes puissances et dynamiques nationales au Proche-Orient de 1916 à 1967. Session 2002 Les missionnaires européens et les colonies de 1830 à 1914. Session 2001 L’ intelligentsia » et le régime en URSS, 1941-1991. GÉOGRAPHIE Épreuve commune ENS LSH DE LYON Composition de géographie Session 2022 Les territoires en déclin des États-Unis d’Amérique. LANGUES VIVANTES ANGLAIS ENS ULM DE PARIS ET ENS LSH DE LYON Épreuve commune Commentaire et traduction d’un texte Session 2022 Ian McEwan, Atonement Session 2021 Wilkie Collins, The Moonstone Session 2020 Margaret Atwood, The Blind Assassin Session 2019 John Irving, A Prayer for Owen Meany Session 2018 Edith Wharton, The House Mirth Session 2017 Benjamin Disraeli, Sybil, or The Two Nations Session 2016 Arundhati Roy, The God of Small Things Session 2015 Julian Barnes, Staring at the Sun Session 2014 Du Bois, The Souls of Black Folks Session 2013 John Steinbeck, The Grapes of Wrath Session 2012 Virginia Woolf, The Value of Laughter » Session 2011 Oscar Wilde, De Profundis Session 2010 Jim Harrison, Dalva Session 2009 James Baldwin, Go Tell It on the Mountain Avant 2009, les sujets des épreuves d’anglais étaient distincts. LANGUES ANCIENNES ENS ULM DE PARIS LATIN Épreuve commune version latine Synopsis POÉSIE 2/21PROSE 19/21 2022 Cicéron prose2021 Aulu-Gelle prose2020 Cicéron prose2019 Pline le Jeune prose2018 Pétrone prose2017 Cicéron prose2016 Quinte Curce prose2015 Pline le Jeune prose 2014 Sénèque prose2013 Virgile poésie2012 Cicéron prose2011 Fronton prose2010 Tite Live prose2009 Pline le Jeune prose2008 Tibulle poésie2007 Quinte Curce prose2006 Sénèque prose2005 Tite Live prose2004 Quintilien prose2003 Pline le Jeune prose2002 Cicéron prose Outre le PDF ci-dessous, tous ces sujets seront bientôt disponibles en texte brut sur cette page. Épreuve commune traduction et commentaire d’un texte latin Synopsis POÉSIE 6/14PROSE 8/14 2022 Tacite prose2021 Horace poésie2020 Lactance prose2019 Ovide poésie2018 Suétone prose2017 Sénèque poésie2016 Tibulle poésie2015 Ovide poésie2014 Pline le Jeune prose2013 Sénèque prose2012 Ovide poésie2011 Pline le Jeune prose2010 Tite Live prose2009 Apulée prose Épreuve de spécialité version latine et court thème Synopsis POÉSIE 10/21PROSE 11/21 2022 Tite Live prose – Yourcenar2021 Suétone prose — Descartes2020 Juvénal poésie — Sévigné2019 Lucrèce poésie — Nicole2018 Ovide poésie — La Rochefoucauld2017 Sénèque prose — Saint-Évremond2016 Ovide poésie — Yourcenar2015 Salluste prose — Montesquieu2014 Tacite prose — Voltaire2013 Juvénal poésie — La Bruyère2012 Valère Maxime prose — Campion 2011 Tacite prose — Marmontel2010 Sénèque prose — Fénelon2009 Salluste prose — Lafayette2008 Ovide poésie — Condillac2007 Tacite prose — La Rochefoucauld2006 Cicéron prose — Vauvenargues2005 Properce poésie — D’Alembert2004 Virgile poésie — La Bruyère2003 Lucrèce poésie — Bossuet2002 Tite Live prose — Corneille Outre le PDF ci-dessous, tous ces sujets seront bientôt disponibles en texte brut sur cette page. GREC ANCIEN Épreuve commune version grecque Synopsis POÉSIE 6/21PROSE 15/21 2022 Platon prose2021 Polybe prose2020 Xénophon prose2019 Euripide poésie2018 Lucien prose2017 Alciphron prose2016 Euripide poésie2015 Aristophane poésie2014 Lysias prose2013 Dion Cassius prose2012 Lucien prose2011 Xénophon prose2010 Euripide poésie2009 Eschine prose2008 Isocrate prose2007 Platon prose2006 Euripide poésie2005 Lysias prose2004 Eschine prose2003 Démosthène prose2002 Aristophane poésie Outre le PDF ci-dessous, tous ces sujets seront bientôt disponibles en texte brut sur cette page. Il manque le sujet de l’année 2012 dans le PDF. Épreuve commune traduction et commentaire d’un texte grec Synopsis POÉSIE 5/14PROSE 9/14 2022 Démosthène prose2021 Xénophon prose2020 Euripide poésie2019 Platon prose2018 Eschyle poésie2017 Aristophane poésie2016 Xénophon prose2015 Dion de Pruse prose2014 Sophocle poésie2013 Diodore de Sicile prose2012 Euripide poésie2011 Platon prose2010 Isocrate prose2009 Xénophon prose Il manque le sujet de l’année 2012 dans le PDF. ENS LSH DE LYON LATIN ET GREC ANCIEN Épreuves de spécialité Version latine Synopsis POÉSIE 5/21PROSE 16/21 2022 2021 Tibulle poésie2020 Sénèque prose2019 Quinte Curce prose2018 Cicéron prose2017 Pline l’Ancien prose 2016 Aulu-Gelle prose 2015 Manilius poésie2014 Cicéron prose2013 Quinte Curce prose2012 Aulu-Gelle prose2011 Ovide poésie2010 Sénèque prose2009 Valère Maxime prose2008 Ovide prose2007 Tacite prose2006 Cicéron prose2005 Tite Live prose2004 Sénèque poésie2003 Cicéron prose2002 Lucain poésie 2001 Quintilien prose Outre le PDF ci-dessous, tous ces sujets seront bientôt disponibles en texte brut sur cette page. Il manque le sujet de l’année 2001 dans le PDF. Version grecque Synopsis POÉSIE 5/21PROSE 16/21 2022 2021 Ésope prose2020 Sophocle poésie2019 Jean Chrysostome prose2018 Plutarque prose2017 Xénophon prose2016 Euripide poésie2015 Platon prose2014 Lycurgue prose2013 Lysias prose2012 Aristée prose2011 Eschyle poésie2010 Aristote prose2009 Platon prose 2008 Lucien prose2007 Xénophon prose2006 Antiphon prose2005 Euripide poésie2004 Plutarque prose 2003 Euripide poésie2002 Isocrate prose2001 Platon prose Outre le PDF ci-dessous, tous ces sujets seront bientôt disponibles en texte brut sur cette page. Il manque le sujet des années 2001 et 2010 dans le PDF. C. Épreuves orales d’admission ENS ULM DE PARIS Oral de français – Épreuve commune 2002-2021 Oral de philosophie – Épreuve commune 2002-2021 Oral d’histoire – Épreuve commune Oral d’anglais – Épreuve commune Oral de latin – Épreuve commune et à option / de spécialité Oral d’histoire ancienne – Épreuve à option / de spécialité ENS LSH DE LYON Oral de latin – Épreuve des non-spécialistes corrigébts professions immobilières 2020 ; tony gallopin et sa nouvelle compagne Mon - Sun 10:00 - 20:00. lettre de demande de réduction des frais de scolarité pdf; garp one piece fruit du démon; liste des chaînes canal+ plus; macaron vanille cyril lignac; définition de colonie grecque. Home; About Us; Services; Cars; Blog; Contact; radis jaune coréen bienfaits. explication de
Henri Bergson, né le 18 octobre 1859 à Paris où il est mort le 4 janvier 1941, est un philosophe français. Contre le matérialisme scientifique et philosophique de son temps, Bergson tente de rétablir les droits de la conscience et de la vie spirituelle. Dans ce texte, extrait, Bergson explique que la visée de l'art est de nous montrer des choses que nous n'aurions ni perçues, ni comprises spontanément. Dans la première partie du texte, Bergson explique quel est, selon lui, le but de l'art, dans la seconde partie en quoi la vision de l'artiste diffère de la vision ordinaire. 1 Quelle est, selon Bergson, la finalité de l'art ? 2 Quelles différences faites-vous entre la "nature" et "l'esprit" ? 3 A quels mots renvoient respectivement le mot "nature" et le mot "esprit" dans la suite du texte ? 4 Quel exemple d'art Bergson donne-t-il ? 5 A quoi renvoie le mot "autrui" ? 6 Quelle thèse Bergson développe-t-il dans la première partie du texte ? Sur quel argument s'appuie-t-il ? 7 Expliquer la métaphore de l'image photographique. 8 En quoi l'artiste est-il un "idéaliste" ? 9 Quelle est l'étymologie du mot distrait ? Bergson emploie-t-il ce mot dans son sens habituel ? 10 Quel paradoxe Bergson développe-t-il à la fin du texte ? 11 Quelle vision avons-nous ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes ? Pourquoi ? 12 Quelle conception de la création artistique se dégage de la fin du texte ? Explication de texte Selon Bergson, le but de l'art est "de nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frapperaient pas explicitement nos sens et notre conscience." Bergson distingue entre la nature et l'esprit. Le mot "nature" ne doit pas être pris ici au sens scientifique du terme mais au sens courant. L'esprit désigne la pensée, mais aussi les sentiments, les émotions, l'imagination humaines. Le mot "nature", dans la suite du texte renvoie au mot "sens" la nature, le monde environnant, c'est ce que nous percevons à travers nos sens, le mot "esprit" renvoie au mot "conscience. Bergson évoque plus particulièrement dans cet extrait la poésie et la littérature. Le mot "autrui" désigne les personnages romanesques ou théâtraux le romancier ne crée pas un état d'âme "de toutes pièces", par exemple le mal de vivre d'Emma Bovary, car le lecteur ne pourrait pas les comprendre. Il faut qu'il puisse se reconnaître dans les personnages et donc qu'il ait des points communs avec eux. Charles Baudelaire, dans la dédicace des Fleurs du Mal s'adresse au lecteur en l'appelant "mon semblable, mon frère" nous ne pourrions pas comprendre les Fleurs du Mal si nous ne partagions pas, dans une certaine mesure, l'expérience de Baudelaire l'angoisse, l'ennui, la culpabilité, la "double postulation vers le ciel et vers l'enfer"..., si ses vers n'éveillaient pas en nous un écho familier. Pour illustrer sa thèse concernant le rôle de l'artiste, Bergson emploie la métaphore de la photographie le poète est comme un révélateur et le lecteur est comme le négatif d'une photographie. Le poète est un "éveilleur" en plongeant le lecteur dans le bain de son oeuvre, le poète lui révèle des sentiments, des pensées, des émotions "endormies" qui existaient en lui à l'état latent. Deuxième partie "L'artiste est toujours passé pour un "idéaliste". Le mot "idéaliste" est employé ici au sens courant du terme. "Idéaliste" signifie ici le contraire de "réaliste", "pragmatique", voire "sérieux". Il a, dans l'esprit de beaucoup de gens, une signification péjorative. L'artiste, précise Bergson est moins intéressé que nous par le côté positif, matériel de la vie, alors que la plupart des gens se préoccupent de gagner leur vie. L'artiste est un "distrait". Le mot "distrait" vient du latin dis-trahere qui contient l'idée d'être tiré en dehors de la vie quotidienne, du monde matériel ; l'artiste est un homme comme les autres, avec des besoins matériels, mais il y a quelque chose en lui de différent. L'artiste ne se contente pas de vivre, d'exister, il ressent le besoin de créer une oeuvre un poème, un morceau de musique, un tableau... à partir de ce qu'il ressent et de ce qu'il imagine. Bergson met en évidence un paradoxe comment se fait-il que l'artiste, qui est plus détaché de la réalité que les autres hommes, arrive à voir plus de choses qu'eux ? L'intelligence humaine, dès l'origine pour Bergson est essentiellement tournée vers l'action, vers la survie matérielle la fabrication d'outils, la chasse.... "le besoin de vivre et d'agir" a rétréci et vidé notre vision de tout ce qui n'était pas ce que nous appelons le "monde objectif". Plus nous sommes occupés à agir sur le monde aujourd'hui, à travers la science et la technique, moins nous sommes enclins à le "contempler". L'artiste est celui qui prend le temps de contempler le monde. La faculté privilégiée de l'artiste n'est pas l'intelligence abstraite au service de l'action, mais l'intuition, ainsi que la sensibilité, l'émotion et l'imagination qui permettent à l'artiste d'entrer en dialogue avec le monde et d'en traduire l'essence spirituelle l'écho en lui dans une oeuvre d'art. En se "déconnectant" des nécessités de l'action, l'artiste parvient à nous montrer ce que nous n'eussions jamais ni vu, ni compris sans lui et sans son oeuvre. L'artiste nous oblige à regarder le monde et le regard qu'il a posé sur le monde et dont témoigne son oeuvre change à jamais le regard des autres hommes. Nous ne regardons pas les iris ou le ciel étoilé de la même manière depuis Van Gogh, nous ne parlerions pas de la même manière aux femmes si les troubadours n'avaient pas "inventé" l'amour courtois. Si bien que ces "idéalistes", ces contemplatifs "inactifs" que sont les artistes contribuent non seulement à nous révéler le monde que nous portons en nous, à mettre des mots, des formes, des couleurs sur nos sentiments et nos émotions, mais à changer notre conscience du monde et notre relation à nous-mêmes et à autrui.
Aperçudu corrigé : BERGSON. La Pensée et le Mouvant (P.U.F.). Commentaire. Publié le : 20/2/2012-Format: Zoom. Ce texte est extrait de La Pensée et le Mouvant (P.U.F.) pages 51-52. Dans la mesure où ce livre est composé d'essais et de conférences, les élèves qui désirent lire un texte de Bergson peuvent fort bien commencer par lire celui-ci. Le libellé du sujet indique le
Résumé Le but de cet article est de montrer que l’étude minutieuse du trajet de la notion de bon sens dans la pensée de Bergson, au croisement de réflexions sur le normal psychologique, les normes sociales, et l’action morale, révèle au sein de son œuvre un ensemble de profondes tensions entre la question de la nature de la santé mentale et de celle de l’aptitude morale. Haut de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, Mélanges, Paris, PUF, 1972, p. 370. 1La notion de bon sens, mentionnée explicitement dans la plupart des ouvrages de Bergson, depuis Matière et Mémoire jusqu’aux Deux sources de la morale et de la religion, ne constitue pas à proprement parler un concept central de la pensée bergsonienne, ne serait-ce qu’en vertu du peu d’importance qui lui est, quantitativement, accordé. Cela dit, après l’avoir examinée pour la première fois en détail dans le discours de remise des prix du concours général prononcé le 30 juillet 1895 et intitulé Le bon sens et les études classiques, Bergson n’aura de cesse de revenir sur la définition de cette notion et sur la description de la réalité à laquelle elle renvoie. L’étude de cette notion a donné lieu à des interprétations très différentes chez les commentateurs et il semble que cela soit dû à deux facteurs premièrement, cherchant pour la plupart à considérer la notion de bon sens comme un bloc homogène malgré certaines contradictions manifestes entre les différents ouvrages, ils n’ont pas assez pris en compte les évolutions et modifications qui ont marqué le trajet de la notion de bon sens dans le corpus bergsonien depuis le discours de 1895. Deuxièmement, il semble que la plupart d’entre eux ait accordé une trop faible importance à la distinction que Bergson opère dans Les deux sources de la morale et de la religion, entre un bon sens ordinaire et un bon sens qu’il désigne comme bon sens supérieur ». Ainsi, sans céder à la tentation de produire une exposition plus systématique de la doctrine et aussi l’apparence d’une clarté supérieure »1, nous souhaiterions mettre en avant le fait que l’examen attentif des variations subies par la notion de bon sens permet de mettre en lumière le trajet de la pensée de Bergson elle-même en ce qui concerne la question de l’action juste et plus largement, du champ de l’activité morale. 2 Ibid., p. 364. 3 Ibid., p. 360. 4 H. Bergson, L’énergie spirituelle, op. cit., p. 893 Cela, c’est veiller, c’est vivre la vie psy ... 2En effet on peut remarquer, dès le discours de 1895, l’entrecroisement de deux lignes dans la définition du bon sens il est posé à la fois comme une santé mentale, comme le bon fonctionnement de l’esprit qui permet son adaptation souple, sa disponibilité à l’égard d’une réalité se renouvelant sans cesse, mais aussi comme un instrument, avant tout, de progrès social »2, mu par ce que Bergson désigne comme l’esprit de justice ». Cette binarité est reprise dans la lettre à O. Gérard, préambule du discours dans l’édition des Mélanges le bon sens est la faculté de raisonner juste, non seulement sur ses propres affaires, mais encore et surtout sur celles du pays »3, le bon sens étant caractérisé à la fois par la justesse de son adaptation et la justice de son action. Or, il apparaît très vite que les ouvrages immédiatement ultérieurs ne reprennent et n’approfondissent que la première dimension de cette définition, faisant du bon sens une forme originale de santé mentale, pensée comme effort et comme équilibre. À partir du Rire puis dans l’Évolution créatrice, cette caractérisation du bon sens comme vie psychologique normale »4 s’enrichit d’une réflexion sur la dimension proprement sociale de la réalité humaine le bon sens, sens social défini comme souple disponibilité à l’égard de la fluidité des échanges humains, intègre à présent un certain nombre de normes et de paramètres sociaux dans son fonctionnement. C’est cette dépendance du normal psychologique à l’égard des normes sociales que nous envisagerons dans un premier temps. 3C’est seulement dans Les deux sources de la morale et de la religion, sur la base d’une réflexion sociologique renouvelée qui distingue à présent deux types de sociétés c’est-à-dire, deux types de rapports entre individus et normes sociales et deux types de justices, que le bon sens retrouve la dimension morale comme facteur de progrès social produisant des actions justes que le discours lui prêtait. Mais ce retour ne se fait qu’au prix de la distinction entre un bon sens supérieur et un bon sens ordinaire qui permet, certes, de résoudre les difficultés posées par le discours de 1895, en expliquant par le bon sens supérieur » la possibilité d’une action créatrice de normes, mais qui semble cependant remettre en question la définition du normal psychologique donnée précédemment, ou qui suggère tout du moins l’existence d’un conflit latent entre la morale et le normal dans la pensée bergsonienne. Nous examinerons donc en second lieu cette distinction capitale, qui met d’autant plus en jeu le rapport de la définition du normal » à la problématique morale selon laquelle l’individu moral, le mystique, est un individu anormal en au moins deux sens, qui se trouvaient au cœur du bon sens ordinaire d’une part, en échappant à l’égoïsme et la loi du talion qui prévalent dans la société close, il ne s’adapte plus aux normes sociales mais les modifie ; et d’autre part, sa singularité s’exprime par des manifestations pathologiques, qu’elles soient appelées délire mystique ou perceptions anormales ». 5 Id., Matière et mémoire, Œuvres complètes, op. cit., p. 294 Entre ces deux extrêmes [l’impulsif ... 6 Il est, dans Le Rire, continuité mouvante de notre attention à la vie », Œuvres, op. cit., p. 475 ... 7 Ibid., p. 475. 8 Matière et Mémoire, op. cit., p. 296‑302. 9 Mélanges, op. cit., p. 620. 10 Le Rire, op. cit., p. 476. 11 V. Jankélévitch, Henri Bergson, Paris, PUF, 2008, p. 127‑128. 12 H. Bergson, Mélanges, op. cit., p. 620 Tous ne sont pas capables de cette vie de travail, tous ... 13 Dans Matière et Mémoire, Bergson semble encore n’attribuer à l’aliénation que des causes biologique ... 4 Un bref examen du bon sens tel qu’il est caractérisé depuis Matière et Mémoire jusqu’à l’Évolution créatrice permet de voir combien le normal, la santé mentale qu’il incarne, est déterminé par les exigences vitales et sociales à partir de Matière et Mémoire, le bon sens apparaît en effet à la fois comme un équilibre psychologique entre deux tendances ennemies de l’action, la tendance corporelle à l’automatisme et la tendance spirituelle au rêve5, et comme effort d’attention à la réalité6. Il est en effet présenté comme une tension visant à tenir à égale distance les souvenirs issus des deux pôles opposés du moi que sont la mémoire corporelle et la mémoire pure et qui cherchent à s’insérer dans la perception présente. Agissant en amont du travail discriminant de la conscience en laiss[ant] tous les souvenirs dans le rang »7, le bon sens déblaie le terrain à partir duquel celle-ci sélectionnera, en s’appuyant sur les formes motrices, la schématisation des souvenirs purs, les lois du rappel et la condition générale de ressemblance, le souvenir apte à s’intégrer profitablement à la perception présente pour l’informer. En tant que sens pratique », il est gage de souplesse dans la prise en compte de la réalité présente et muselle la tendance à agir mécaniquement, sous l’impulsion de la reconnaissance automatique qu’a la mémoire habitude des idées générales »8 dans la perception. En tant que sens du réel »9, il est lié à la veille et est un effort de tension contre l’évasement, la diffusion des souvenirs purs qui caractérise la dérive pathologique de Don Quichotte, en qui la mémoire pure a pris l’ascendant et qui, au lieu d’utiliser ses souvenirs pour percevoir de manière adaptée, se sert au contraire de ce qu’il perçoit pour donner un corps au souvenir préféré »10. En tant qu’ oubli réglementé et durable, […] art de liquider son passé »11, le bon sens s’insère dans une conception du normal fondée sur l’idée que la santé mentale résulte d’un effort de tension qui s’écarte donc par degrés du pathologique qui peut résulter alors d’une forme de paresse psychologique telle qu’elle a été identifiée par Pierre Janet chez les psychasthéniques12, telle qu’elle s’exprime surtout à partir de l’Energie spirituelle13. Par cet effort de tension, l’individu se rend capable de fournir une réponse ajustée aux circonstances et à ce que requiert la situation, le bon sens est donc lié aux exigences vitales qui déterminent l’adaptation de l’individu, la survie individuelle. 14 Le Rire, op cit., p. 450. 15 Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1065. 16 Guy Lafrance, La philosophie sociale de Bergson, sources et interprétation, Ottawa, éditions de l’u ... 17 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1065. 18 Ibid., p. 1065. 19 Ibid., p. 1065. 5Même si Bergson distinguait déjà dans le discours de 1895 le milieu naturel, domaine d’action des sens, du milieu social », domaine d’action du bon sens, c’est seulement à partir du Rire qu’il entame une analyse de la dimension proprement sociale de l’existence, et c’est aussi dans cet ouvrage que le bon sens, dont l’opposé est désormais le comique [qui] exprime avant tout une certaine inadaptation particulière de la personne à la société »14, se précise sous l’aspect d’une adaptation au réel dans sa dimension sociale. Cet aspect de la notion se retrouve, très fortement accentué, dans Les deux sources, où le bon sens est non seulement décrit comme sens social » mais encore caractérisé comme inné à l’homme normal »15 cette innéité qui équivaut à la préfiguration de la société dans l’individu »16, s’explique par la nécessité pour la nature de donner à l’homme des directives, au moins générales, pour la coordination de sa conduite à celle de ses semblables »17. Aussi, s’il n’y a nul doute que notre structure psychologique ne tienne à la nécessité de conserver et de développer la vie individuelle et sociale »18, cela signifie que le bon sens embrasse dans sa compréhension de la situation présente la compréhension des normes qui régissent l’agir en société et, par conséquent, que celles-ci s’intègrent à ce qui fait chez Bergson la santé mentale. Ainsi, le délire d’interprétation » qui se caractérise par une incapacité à comprendre le comportement d’autrui, résulterait, selon Les deux sources, d’un défaut de bon sens qui s’expliquerait in fine par une insuffisance psychique […] congénitale »19. Le bon sens prend donc ici les traits d’une prédisposition à s’adapter avec fluidité aux impératifs sociaux, c’est-à-dire d’une souplesse adaptative prédéterminée, point qui marque sans conteste une originalité de la pensée biologique et sociologique bergsonienne. 20 Le Rire, op. cit., p. 457‑458. 21 Ibid., p. 451. 22 Ibid., p. 457. 6Déjà, à travers les mutations subies entre l’Essai et le Rire par la notion de caractère » qui devient dans le Rire ce qu’il y a de tout fait dans notre personne, ce qui est en nous à l’état de mécanisme une fois monté, capable de fonctionner automatiquement »20, apparaît une tension entre l’idée, exprimée dans le discours, que le bon sens aurait partie liée avec la liberté du moi telle qu’elle était évoquée par l’Essai, et sa définition comme capacité de souple adaptation sociale dans le Rire. En effet, il faut remarquer non seulement que cette adaptation à la mouvance de la réalité sociale aurait peut-être été jugée automatique du point de vue de l’Essai en tant qu’émanant des couches superficielles du moi comme dans le fameux exemple du réveil, mais encore que la critique de l’automatisme dans le Rire effectue un renversement puisqu’elle n’est plus tournée contre ce qu’une action peut avoir d’impersonnel mais bien contre ce qu’elle peut avoir de trop personnel au détriment d’une prise en compte des autres est comique le personnage qui suit automatiquement son chemin sans se soucier de prendre contact avec les autres »21 et qui néglige de regarder autour de soi »22. S’il est possible de considérer, pour résoudre cette tension, que le bon sens a partie liée avec la transition du moi profond vers le moi superficiel, nécessaire à l’insertion de l’esprit dans la matière en amont de l’insertion dans une situation sociale, il n’empêche qu’elle apparaîtra à nouveau dans la distinction entre bon sens ordinaire et bon sens supérieur, sous la forme d’une tension entre une impulsion venue du moi profond et s’imposant à l’extérieur et une impulsion venue de l’extérieur s’imposant, en le solidifiant, au moi profond. 23 Bergson fait référence de manière explicite à la conception cartésienne du bon sens dans le discour ... 24 H. Bergson, Le Rire, op. cit., p. 452‑453. 7Si la description du bon sens ordinaire a mis hors-jeu la problématique de la justice et de l’action morale en charge du progrès social telle qu’elle était exprimée dans le discours de 1895 et qui rappelait le lien établi par Descartes entre bon sens et recherche d’une vérité pratique23, c’est précisément d’une part parce que le principe selon lequel le vital engendrerait le social qui engendrerait à son tour le normal, que Bergson pose au fondement même de sa définition de la santé mentale, contribue à substituer à la problématique de la justice de l’action celle de la justesse de l’adaptation. D’autre part, cela est incontestablement lié à l’examen du fonctionnement de la vie sociale auquel Bergson se livre dans Le Rire puis dans Les deux sources, et qui lui a permis d’affirmer dès le premier de ces ouvrages qu’ être en règle avec la stricte morale » n’a rien à voir avec le fait de se mettre en règle avec la société »24 le bon sens, devenu faculté d’adaptation souple au réel social et d’insertion bien ajustée dans le tissu humain, apparaît définitivement lié à cette seconde opération. Reste à présent à examiner, sur la base même de cette définition de la santé mentale et de son lien avec la vie sociale, comment la notion de bon sens supérieur se trouve au cœur d’un renversement de la pensée bergsonienne prenant corps dans Les deux sources et qui a pour but de rendre possible l’action morale. 25 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 365. 26 Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1174. 27 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 366. 28 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1056. 29 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 362. 30 Ce que Guy Lafrance appelle une justice intuitive », cf. La philosophie sociale de Bergson, sourc ... 31 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 32 Ibid., p. 362. 33 Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1169. 34 Ibid. p. 1172. 35 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 36 Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1017. 8C’est parce que le bon sens est au cœur de la réflexion bergsonienne sur le rapport de l’individu aux normes sociales et sur la justice que l’étude de cette notion permet d’aborder sous un jour nouveau l’itinéraire et l’évolution de la pensée bergsonienne concernant l’action juste. Cette problématique, laissée de côté de Matière et Mémoire à l’Évolution créatrice, réapparaît dans Les deux sources et la plupart de ce qui était posé à titre de postulat dans le discours de 1895 y est repris, repensé et intégré à la problématique plus vaste d’une réflexion sur les rapports qui unissent morale et société. Le discours de 1895 apparaît donc comme un programme, un ensemble d’intuitions abandonnées en l’absence d’un appareillage conceptuel suffisant. Il est important de souligner les correspondances qui existent entre les deux œuvres pour mieux comprendre ce qui explique l’abandon puis la reprise de la problématique morale dans la définition de la notion de bon sens dans l’œuvre de Bergson. Ainsi, l’idée d’une action de bon sens orientée vers le progrès de l’ensemble de la société était soutenue dans le discours par le pressentiment d’un lien unissant principe de la vie et capacité à produire des actions justes et progressistes de la part de l’individu de bon sens. Bergson y affirmait en effet de la notion de bon sens si elle porte ainsi avec elle l’intelligence de la vie, c’est sans doute qu’elle en a touché le principe »25, cette idée essentielle d’un fondement de la morale dans la prise de contact avec le principe de la vie se retrouve dans Les deux sources où Bergson évoque au sujet des agents du progrès humain l’action de l’élan de la vie, cet élan même, communiqué intégralement à des privilégiés qui voudraient alors l’imprimer à l’humanité entière »26. Et de fait, à l’idée exprimée dans le discours selon laquelle il est rare que la nature produise spontanément une âme affranchie et maîtresse d’elle-même, une âme accordée à l’unisson de la vie »27, répond l’affirmation des Deux sources selon laquelle les mystiques et les êtres novateurs constituent en eux-mêmes une espèce nouvelle composée d’un individu unique »28. En outre, la définition du bon sens comme ignorance consciente d’elle-même »29 dans le discours de 1895 trouve un écho dans la définition du bon sens supérieur donnée dans les Deux sources comme innocence acquise », Bergson ajoutant dans les deux cas que cette ignorance doit s’accompagner d’un effort. Là n’est sans doute pas pourtant le plus important en effet, la principale difficulté du discours est l’affirmation selon laquelle le bon sens produit irrémédiablement les actions les plus justes possibles30 dans un contexte donné, sans qu’il consiste pourtant ni dans une expérience plus vaste, ni dans des souvenirs mieux classés, ni même, plus généralement, dans une logique plus rigoureuse »31, arguant qu’il choisit la meilleure solution à une situation donnée parce qu’il peut en prévoir [l]es conséquences, ou plutôt les pressentir »32. La question de l’infaillibilité morale de l’action de bon sens est finalement abordée à nouveau par Bergson lorsqu’il évoque dans Les deux sources le bon sens supérieur des mystiques, en termes de discernement prophétique du possible et de l’impossible »33 qui fournit du premier coup la démarche utile, l’acte décisif, le mot sans réplique »34. De plus, on retrouve enfin clairement exprimée l’idée que le bon sens est, comme on pouvait le lire dans le discours, un instrument de progrès social »35, puisque Bergson, qui fait du bon sens supérieur l’apanage des mystiques, gratifie ceux-ci d’une capacité essentielle à pousser l’humanité en avant »36. 37 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364 Instrument, avant tout, de p ... 38 Ibid., p. 366. 39 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 40 Georges Mourélos, Bergson et les niveaux de réalité, Paris, PUF, 1964, p. 175‑176. 9Si Bergson, après le discours, avait écarté au profit d’une réflexion sur la santé mentale cette problématique de l’action morale qu’il retrouvera dans Les deux sources, c’est peut être à cause de l’insuffisance des outils conceptuels dont il disposait en matière d’analyse des rapports entre morale et société en 1895, dans la mesure où il n’avait pas analysé les liens que la société entretient avec le développement d’une morale. En effet, la réflexion sociologique qui sous-tend le discours de 1895 semble assez irréaliste poussée jusqu’au bout, elle implique que, n’était le pouvoir pétrificateur de l’intelligence, l’ensemble de la société, guidé par le bon sens, agirait toujours non seulement de manière parfaitement adaptée à la situation présente mais encore toujours en vue du plus grand bien et du plus grand progrès social, étant constamment animé par l’ esprit de justice »37. Cette conception optimiste qui attribue comme principe à la vie sociale ce même esprit de justice », puisqu’on ne peu[t] [s]e représenter ces volontés associées sans une fin dernière raisonnable »38, a cédé le pas dans les œuvres ultérieures à une analyse de l’origine vitale de la vie sociale orientée vers la survie de l’espèce et qui détermine, par ses normes, l’appréhension du réel il semble donc que ce soit une modification au sein même de la réflexion bergsonienne sur la société, ses normes, et le rapport des individus à ces normes, qui a dû présider au destin de la notion de bon sens dans son œuvre. Si le discours de 1895 distinguait en passant une justice abstraite » d’une justice incarnée dans l’homme juste »39 la première étant discréditée au profit de la seconde, pour pouvoir penser l’acte véritablement moral, cette distinction n’était pas assez précise, ne s’appuyant pas sur l’arrière-plan sociologique élaboré dans Les deux sources qui seul permet, en distinguant la société close de la société ouverte, de distinguer par là même deux véritables types de justices une justice relative et une justice absolue. C’est cette distinction qui permet en effet de résoudre le paradoxe du bon sens comme étant à la fois un sens de l’adaptation au réel social mais aussi une aspiration innée au progrès au sein de chaque individu, puisqu’elle permet de lier la première tendance à la justice relative, celle dont le fondement est œil pour œil, dent pour dent et qui s’exprime dans la dimension close de la société puisque la raison d’être de la morale close est, comme l’ont souligné certains, l’adaptation de l’individu40. La seconde est désormais liée à une justice absolue, qui fonde une morale de l’aspiration, elle-même visant l’avènement d’une société ouverte. 41 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 365. 42 Id., Deux sources, op. cit., p. 1169. 43 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 361. 10En outre, dans Les deux sources, Bergson expose une double conception du rapport de l’individu aux normes sociales en ce qui concerne la société de type clos, les normes sociales agissent sur l’individu dans la mesure où elles poussent son moi profond à se solidifier en s’extériorisant, processus auquel, nous l’avons vu, le bon sens ordinaire n’est pas étranger, mais l’idée d’une société ouverte permet de briser le cercle dans lequel tournoie l’espèce humaine, prise dans la circularité close, en permettant de penser l’influence de l’individu d’exception, ayant presque par miracle échappé à l’obsession de l’utilité vitale, sur la société, par le biais de la création de valeurs morales. À un mouvement passif de réception et d’intégration des normes afin de bien s’insérer dans le réel, analysé dans le Rire et l’Évolution créatrice, peut succéder un mouvement de projection hors de soi qui modifie en retour le réel, mouvement requis par les thèses du discours de 1895. La distinction entre une société close et une société ouverte est ce qui permet à Bergson de comprendre à nouveau le bon sens comme une poussée vers le progrès moral guidée, comme le voulait le discours de 1895, par l’esprit de justice qui lui montre les injustices à corriger et le bien à faire »41. En effet, le bon sens supérieur recherche non pas l’adaptation à des normes préexistantes en vue de favoriser la survie individuelle, mais bien une action en retour sur la société, l’établissement de normes radicalement nouvelles dont le principe est désormais le contraire de celui d’utilité, à savoir la justice absolue fondée sur l’amour. Le bon sens supérieur, loin de recevoir passivement une stimulation à l’action émanant des impératifs vitaux et sociaux de la situation présente, loin de fournir seulement une réponse aux questions posées par son environnement, précède toute sollicitation extérieure et vise à imposer dans la réalité commune la réponse à une sollicitation émanant du fond de l’individu. Il est ainsi un goût de l’action » mis en jeu lorsque le mystique choisit de diffuser son esprit dans la matérialité et est encore, à ce titre, comme le bon sens ordinaire, une capacité de s’adapter et se réadapter »42 à la mouvance du réel. Cependant sa visée n’est plus l’ajustement aux exigences vitales mais bien, comme le voulait le discours, la production de la plus grande somme de bien »43. Ce n’est qu’au prix de la transformation du bon sens en un bon sens supérieur, appuyé sur une justice absolue et non plus relative, et supérieur » puisqu’entre temps le bon sens avait été défini comme santé mentale, que Bergson a pu en 1932 retrouver ce qu’il avait seulement supposé en 1895. 44 Ibid., p. 360 Aussi la tâche de l’éducateur consiste surtout, en pareille matière à conduire le ... 45 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1004 Chacun de nous […] s ... 46 Ibid., p. 1060. 11Si elle permet de valider, par-delà l’analyse du bon sens comme santé mentale, les conclusions du discours de 1895, la distinction entre bon sens ordinaire, conduite sociale normale, et bon sens supérieur, conduite morale modifiant les normes sociales, est aussi l’annonce d’un changement dans la pensée morale bergsonienne. En effet, à présent, seul un nombre restreint de personnalités géniales possède le pouvoir de faire progresser la société que le discours de 1895 attribuait, à travers le bon sens comme santé de l’esprit, à chaque individu, à quelques degrés près de dispositions44. Ainsi, l’humanité ordinaire est réduite, en ce qui concerne la véritable morale, à un rôle passif d’imitation des grands modèles45, imitation qui devient dès lors, pour elle, le fondement de l’action morale et juste pour qui est dépourvu de géniale créativité cette passivité est tout juste corrigée par l’idée que cette imitation peut aussi se faire communication de l’élan et être l’occasion d’une éclosion puisqu’il peut y avoir en nous un mystique qui sommeille et qui attend seulement une occasion de se réveiller »46. Si le bon sens du discours trouve sa formulation finale dans le bon sens supérieur, alors l’espoir en un homme nouveau est interdit, puisque seule une élite morale, celle des mystiques et des êtres dotés du bon sens supérieur, peut constituer une espèce nouvelle, chaque fois réduite à un individu unique. 47 Bergson fonde probablement son interprétation de la morale kantienne sur l’analyse de la rupture d’ ... 48 Cf. Aristote, Ethique à Nicomaque, traduction Jean Tricot, Paris, Vrin, 1997, p. 298. 49 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 987. 50 Id., Le Rire, op. cit., p. 461. 12Le postulat de l’infaillibilité du bon sens à toujours produire l’action la plus juste, repris du discours dans Les deux sources, demande à être interrogé, et la question du fondement de la justice de l’action se pose d’autant plus âprement que, dans Les deux sources, Bergson rejette fermement aussi bien la tentative kantienne de fonder la morale dans la logique ou ce qu’il voit comme tel47 que les théories de type platonicien faisant dériver la justice de l’idée de Bien. En tant qu’instance poussant à accomplir irrémédiablement l’action la plus juste, il pourrait rappeler l’eustochia aristotélicienne, ou la justesse de coup d’œil »48 porté sur la situation, qui se passe de raisonnement, cependant, le fait que Bergson refuse de faire dériver le bon sens de l’habitude ou de l’expérience contredit ce rapprochement. Notons en tout cas que le fondement de l’excellence de l’action de bon sens semble reposer, suivant un schéma tout aristotélicien, sur l’excellence de l’agent qui dispose d’un bon sens supérieur, qu’elle contribue à exprimer en retour. Dans la mesure même où l’aspiration essentiellement morale du mystique ou du héros précède sa tendance à accomplir des actions morales, et que la crise mystique n’est pas l’expression du bon sens supérieur mais ce qui précède son apparition, c’est en définitive de l’excellence morale ou aspiration à la justice absolue que dérive la justice de l’action réalisée par le bon sens supérieur. Or dans la mesure où le bon sens supérieur se caractérise par un certain détachement à l’égard des exigences biologiques égoïstement utilitaires à la fois vitales et sociales dans leur dimension close, détachement lié au fait que, même si nous trouvons [la société] présente en nous », sa présence est plus ou moins marquée selon les individus »49, l’apparition de l’aspiration morale est due, comme le souligne Bergson, à une sorte de hasard vital comparable à celui qui préside, dans le Rire, à l’apparition des artistes50. Si la justesse de son ajustement à la situation présente est encore le signe du lien qu’entretient le bon sens supérieur avec les exigences vitales circulaires de la survie en société close, la justice de ce qu’il vise à produire a partie liée avec le vital au sens de la constante marche de l’élan, procédant par bonds, vers la création d’une société ouverte. C’est en cela que le bon sens supérieur est révélateur au sein de la pensée bergsonienne de ce qu’on pourrait appeler la contradiction du vital », c’est-à-dire la coexistence en son sein de l’élan et de la retombée. 51 Id., Deux sources, p. 1174. 52 Ibid., p. 1061. 53 Ibid., p. 1021. 54 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1245. 55 Le bon sens supérieur est lié à la partie la plus intime de lui-même que l’individu retrouve quand ... 56 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1020. 13Cette contradiction logée au cœur de la distinction entre les deux bons sens se retrouve dans l’expression de contradiction réalisée », employée par Bergson pour désigner la capacité des mystiques à convertir en effort créateur cette chose créée qu’est une espèce, faire un mouvement de ce qui est par définition un arrêt »51. Si l’aspiration morale, qui brise le cercle dans lequel tournent les individus et la société close, est encore une expression du vital, c’est que celui-ci a été redéfini entre l’Évolution créatrice et Les deux sources, passant d’un élan vers la vie sociale à un élan qui contient lui-même un germe moral, puisque selon le dernier ouvrage toute morale […] est d’essence biologique »52 et que le contact avec le principe vital est devenu la seule source où puiser la force d’aimer l’humanité »53. Si l’effort qui préside à ce contact est décrit par Bergson comme effort en sens inverse de la nature, c’est dans la mesure où la natura naturans effectue sa poussée contre l’inertie de la natura naturata ainsi, la morale de l’aspiration qui unit les individus d’un bon sens supérieur est dite rendre l’individu à sa destination naturelle en le rendant créateur, en accord avec l’univers dans sa dimension de machine à faire des dieux »54. Par conséquent, la distinction entre un bon sens supérieur et un bon sens ordinaire, tous les deux naturels en ces deux sens opposés, exprime la spécificité de l’espèce humaine en laquelle coexistent, en tant qu’elle est une espèce sociale, élan tension vers la société ouverte à travers des personnalités géniales et retombée tendance à la clôture. C’est dans un rapport croisé entre le moi » et la réalité extérieure et sociale que s’exprime l’entrecroisement de ces deux naturels ainsi, le bon sens supérieur, qui favorise l’action en direction du progrès de tous, est naturel dans la mesure où il naît d’un contact avec la réalité mouvante qui fait le fond des choses et les couches profondes du moi, ce qu’il y a de plus personnel, tandis que le bon sens ordinaire, qui vise un but essentiellement individuel l’adaptation en vue de la survie, est le produit d’une solidification naturelle du moi par le biais de normes et de processus d’adaptation essentiellement impersonnels exerçant une force d’inertie, ou plutôt entraînant dans un mouvement circulaire. Si la crise mystique qui précède l’apparition du bon sens supérieur n’est pas sans rappeler l’explosion créatrice du moi d’en bas, dans l’Essai, c’est peut-être parce qu’elle constitue la forme finale prise par l’acte libre dans la pensée bergsonienne, dans la mesure où elle est pensée à partir de la prise en compte de la pression fondamentale que la société exerce sur la constitution même de l’individu à laquelle participe le bon sens ordinaire qui n’avait pas encore été analysée au moment de l’Essai55. Exprimant les deux sens de la nature en l’homme, la distinction entre bon sens ordinaire et bon sens supérieur répond finalement à la constatation de ce que la morale comprend […] deux parties distinctes, dont l’une a sa raison d’être dans la structure originelle de la société humaine et dont l’autre trouve son explication dans le principe explicatif de cette structure »56. 57 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 361. 14Cette distinction permet également de résoudre le problème du rapport du bon sens à la pratique artistique c’est le bon sens supérieur, qui résulte d’un contact avec le principe créateur de la vie et produit des actes moraux prenant à leur tour la forme de créations à la fois de normes nouvelles et d’un nouveau moi, qui est dans la vie pratique, ce que le génie est dans les sciences et les arts »57 selon la formule du discours, et c’est le bon sens ordinaire qui, étant lié à la perception utilitaire de la réalité qu’il contribue à morceler avec souplesse, s’oppose à la pratique artistique comme au rêve, selon les analyses du Rire. 58 P. Janet, De l’angoisse à l’extase, Paris, Félix Alcan, 1926, p. 459. 59 Ibid., p. 464. 60 H. Bergson, Les deux sources, op. cit., p. 1170. 61 P. Janet, De l’angoisse à l’extase, op. cit., p. 461. 62 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1169. 15La question de savoir si la supériorité morale ne peut surgir que d’un effort dirigé contre le bon sens ordinaire, antérieurement défini comme état normal de l’esprit humain et santé psychologique, et ses préoccupations utilitaires, engage la viabilité de la morale bergsonienne. En effet, si la santé mentale d’un individu est liée à sa disponibilité passive à l’égard de l’environnement social et si le fondement de l’aspiration morale qui génère le bon sens supérieur est la libération à l’égard de l’utilité vitale et des normes sociales, alors apparaît la possibilité d’un conflit sous-jacent dans la pensée bergsonienne entre les définitions de l’individu normal et de l’individu moral. En ce qui concerne la problématique de la santé mentale, le principal interlocuteur, ou adversaire, de Bergson est Pierre Janet qui a pour ambition, dans De l’angoisse à l’extase, de mettre à jour la racine pathologique du délire mystique qu’il apparente à un trouble psychasthénique. À ce titre, il note que les croyances brutales » de sa patiente Madeleine, qu’il compare à Thérèse d’Avila, présentent en maints endroits des contradictions et ne tiennent aucun compte des règles vulgaires du bon sens »58, la principale caractéristique du discours mystique étant pour lui d’être une pensée en régression, analogue à celle des petits enfants et des sauvages »59. Pour lui répondre, Bergson tente d’abord de distinguer l’anormal de l’extraordinaire, puis finit par admettre qu’en tant que passage à l’extraordinaire c’est-à-dire au dynamique et à l’ouvert, la violence même du processus de libération mystique peut générer l’apparition de symptômes anormaux au sens de morbides et déranger les rapports habituels entre conscient et inconscient »60. Il est intéressant de constater que c’est de la présence, chez les mystiques, du bon sens supérieur sous la forme d’un goût de l’action », c’est-à-dire de ce par quoi le bon sens supérieur ressemble au bon sens ordinaire, que Bergson cherche à tirer argument pour justifier la santé mentale des mystiques contre Janet. Mais, comme le note celui-ci contre l’idée que la foisonnante activité des mystiques serait le signe de leur santé mentale l’état proprement psychasthénique n’est pas constant et un malade […] peut être en dehors de ces crises assez actif et persévérant pour accomplir des œuvres intéressantes »61. Mais l’originalité du bon sens supérieur est d’unir, dans le prolongement de la crise même » au sens où l’entend Janet, l’ajustement de l’action au réel et la visée plus haute inspirée par l’amour. C’est pourquoi Bergson va plus loin dans sa réponse et avance que le bon sens supérieur est une santé intellectuelle solidement assise, exceptionnelle, qui se reconnaît sans peine »62. Et, en effet, si l’on considère que l’aspiration morale est une forme de santé dans la mesure où elle est contact avec l’élan vital, nature naturante supérieure à la circularité de la nature naturée, et, dans la mesure où cette santé est réservée à une élite, alors se comprend le fait qu’il existe une santé mentale en un sens non métaphorique se caractérisant par l’exception et non par la moyenne cette santé est normale en un sens normatif sans être normal en un sens statistique. Mais si le bon sens supérieur est une santé intellectuelle », de quel genre d’état mental s’agit-il ? L’intelligence à laquelle Bergson fait référence ici ne peut pas être celle qui soumet le réel à son découpage utilitaire, mais au contraire une intelligence qui parvient à retrouver, entre les lignes de ce morcellement, le réel mouvant. 63 Ibid., p. 986. 64 Ibid., p. 986. 65 Ibid., p. 1243. 16L’équilibre des facultés qui caractérisait le bon sens ordinaire se transforme dans le bon sens supérieur en un équilibre d’un autre genre »63 auquel Bergson fait allusion au début des Deux sources, sans le lier à la problématique du bon sens supérieur qui n’a pas encore été évoquée, ainsi que le suggère allusivement le début des Deux sources, précisant toutefois au sujet de l’effort qui permet de s’enfoncer ainsi en soi à la découverte de son moi s’il est possible, il est exceptionnel »64. Il est possible d’avancer que cet équilibre d’un nouveau genre peut être lié à une forme de perception réelle quoiqu’anormale, justement parce qu’elle n’est pas contrainte par les exigences de l’action il doit y avoir, soit dans le corps, soit dans la conscience qu’il limite, des dispositifs spéciaux dont la fonction est d’écarter de la perception humaine les objets soustraits par leur nature à l’action de l’homme. Que ces mécanismes se dérangent, la porte qu’ils maintenaient fermée s’entrouvre quelque chose passe d’un en dehors », qui est peut être un au-delà ». C’est de ces perceptions anormales que s’occupe la science psychique »65. Ce qui serait ordinairement jugé pathologique, à savoir ces perceptions anormales », reçoit finalement une justification morale, puisque ces perceptions émanent de la santé supérieure que constitue l’équilibre supérieur de l’esprit mystique soustrait aux exigences d’utilité. Cela signifie non seulement que le normal psychologique qui n’est que l’état moyen de l’esprit des individus rivés à leur intérêt n’a pas à recevoir un statut normatif, mais surtout que le moral est une norme qui enjoint de dépasser purement et simplement l’équilibre normal de l’esprit, le réel se trouvant modifié à son tour parce qu’étendu à ce que les exigences vitales rejetaient. 66 D. Lapoujade, Sur un concept méconnu de Bergson l’attachement à la vie », in Frédéric Worms di ... 17L’anormal est peut-être même alors plus réel que le réel morcelé par les exigences vitales, auquel l’état normal de l’esprit donne accès, car tout se passe comme si l’équilibre humain, comme si la normalité engendrée par cet équilibre cessait d’être viable ; à un niveau plus profond, il est perçu et vécu comme un déséquilibre en tant que son modus vivendi ne cesse de réprimer les forces créatrices au sein de l’individu »66. Ériger l’anormal en norme morale permet donc à Bergson de modifier en retour la définition du normal par la mise en question de la validité de la perception normale c’est-à-dire habituelle elle-même, qui était au fondement à la fois de la définition de l’adaptation au réel, mais aussi du réel lui-même. Ce renversement illustre finalement pleinement la contradiction qu’on trouve au sein de l’œuvre bergsonienne entre le vital compris comme ensemble d’exigences d’utilité pour la survie individuelle et d’autre part comme élan créateur le second l’emporte finalement sur le premier puisque l’aspiration morale contribue à défaire le découpage utilitaire du réel et donne ainsi accès à l’élan vital lui-même. Haut de page Notes 1 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, Mélanges, Paris, PUF, 1972, p. 370. 2 Ibid., p. 364. 3 Ibid., p. 360. 4 H. Bergson, L’énergie spirituelle, op. cit., p. 893 Cela, c’est veiller, c’est vivre la vie psychologique normale, c’est lutter, c’est vouloir ». 5 Id., Matière et mémoire, Œuvres complètes, op. cit., p. 294 Entre ces deux extrêmes [l’impulsif et le rêveur] se place l’heureuse disposition d’une mémoire assez docile pour suivre avec précision les contours de la situation présente, mais assez énergique pour résister à tout autre appel. Le bon sens, ou sens pratique, n’est vraisemblablement pas autre chose ». 6 Il est, dans Le Rire, continuité mouvante de notre attention à la vie », Œuvres, op. cit., p. 475. 7 Ibid., p. 475. 8 Matière et Mémoire, op. cit., p. 296‑302. 9 Mélanges, op. cit., p. 620. 10 Le Rire, op. cit., p. 476. 11 V. Jankélévitch, Henri Bergson, Paris, PUF, 2008, p. 127‑128. 12 H. Bergson, Mélanges, op. cit., p. 620 Tous ne sont pas capables de cette vie de travail, tous n’ont pas également le sens du réel, le bon sens ». Pierre Janet remarque chez les psychasthéniques un caractère fondamental, difficile à expliquer, […] le caractère de la paresse » La force et la faiblesse psychologiques, Paris, éditions médicales Norbert Maloine, 1932, p. 275. 13 Dans Matière et Mémoire, Bergson semble encore n’attribuer à l’aliénation que des causes biologiques, à savoir la perturbation des relations sensori-motrices établies dans l’organisme » p. 313. 14 Le Rire, op cit., p. 450. 15 Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1065. 16 Guy Lafrance, La philosophie sociale de Bergson, sources et interprétation, Ottawa, éditions de l’université d’Ottawa, 1974, p. 115 et suiv. 17 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1065. 18 Ibid., p. 1065. 19 Ibid., p. 1065. 20 Le Rire, op. cit., p. 457‑458. 21 Ibid., p. 451. 22 Ibid., p. 457. 23 Bergson fait référence de manière explicite à la conception cartésienne du bon sens dans le discours de 1895, il est même possible d’envisager que c’est en hommage au bon sens analysé par Descartes dans le Discours de la méthode que Bergson a conservé le terme bon sens » pour désigner l’équilibre psychique qu’il décrit. Les références à la problématique cartésienne du bon sens abondent dans le discours de 1895 le concept d’attention peut suggérer un arrière plan cartésien, et Bergson y évoque l’urgence de l’action en des termes qui rappellent ceux de Descartes pour qui les actions de la vie ne souffrent aucun délai ». Dans le discours de 1895, Bergson désigne le bon sens comme une ignorance consciente d’elle-même », termes qu’il répétera à l’identique dans son hommage à Descartes en 1937, lorsqu’il fait de celui-ci l’auteur de l’idée selon laquelle la vraie connaissance a moins de rapport avec une information superficiellement encyclopédique qu’avec une ignorance consciente d’elle-même ». Dans Le bon sens et les études classiques, Bergson ne nie pas directement que le bon sens soit la chose du monde la mieux partagée », mais il affirme que, si le bon sens est une faculté inné[e] et universel[le] », celle-ci est empêchée par certains obstacles, notamment les préjugés et la distraction avec laquelle l’individu les reçoit l’universalité en droit du bon sens s’accorde bien avec l’idée que le bon sens représente une sorte de santé mentale. Mais, à la différence du bon sens cartésien, le bon sens bergsonien ne nécessite pas l’adoption d’une méthode l’adaptation à la réalité qui résulte du bon sens est spontanée, l’action qui en est issue tranche, brise le cercle, puisqu’elle est puissance d’invention de solutions. En outre, il n’est pas à proprement parler une faculté, que l’on pourrait rabattre soit sur l’intelligence, soit sur l’intuition, mais bien plutôt un état d’équilibre entre facultés, tempérant l’action de chacune en vue d’une bonne adaptation. 24 H. Bergson, Le Rire, op. cit., p. 452‑453. 25 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 365. 26 Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1174. 27 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 366. 28 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1056. 29 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 362. 30 Ce que Guy Lafrance appelle une justice intuitive », cf. La philosophie sociale de Bergson, sources et interprétation, op. cit., p. 115 et suiv. 31 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 32 Ibid., p. 362. 33 Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1169. 34 Ibid. p. 1172. 35 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 36 Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1017. 37 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364 Instrument, avant tout, de progrès social, il ne peut tirer sa force que du principe même de la vie sociale, l’esprit de justice ». 38 Ibid., p. 366. 39 Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 364. 40 Georges Mourélos, Bergson et les niveaux de réalité, Paris, PUF, 1964, p. 175‑176. 41 H. Bergson, Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 365. 42 Id., Deux sources, op. cit., p. 1169. 43 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 361. 44 Ibid., p. 360 Aussi la tâche de l’éducateur consiste surtout, en pareille matière à conduire les uns par un artifice, là où d’autres sont tout de suite placés par nature ». 45 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1004 Chacun de nous […] s’est demandé ce que tel ou tel eût attendu de lui en pareille occasion ». 46 Ibid., p. 1060. 47 Bergson fonde probablement son interprétation de la morale kantienne sur l’analyse de la rupture d’une promesse ou celle du suicide dans Les fondements de la métaphysique des mœurs et dans le chapitre premier de l’Analytique de la Critique de la raison pratique. Il critique Kant en affirmant que jamais […] on ne sacrifierait au seul besoin de cohérence logique son intérêt, sa passion. » Les deux sources, op. cit., p. 994. 48 Cf. Aristote, Ethique à Nicomaque, traduction Jean Tricot, Paris, Vrin, 1997, p. 298. 49 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 987. 50 Id., Le Rire, op. cit., p. 461. 51 Id., Deux sources, p. 1174. 52 Ibid., p. 1061. 53 Ibid., p. 1021. 54 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1245. 55 Le bon sens supérieur est lié à la partie la plus intime de lui-même que l’individu retrouve quand sa conscience, travaillant en profondeur, lui révèle, à mesure qu’il descend davantage, une personnalité de plus en plus originale, incommensurable avec les autres et d’ailleurs inexprimable » Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 986. 56 H. Bergson, Deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1020. 57 Id., Le bon sens et les études classiques, op. cit., p. 361. 58 P. Janet, De l’angoisse à l’extase, Paris, Félix Alcan, 1926, p. 459. 59 Ibid., p. 464. 60 H. Bergson, Les deux sources, op. cit., p. 1170. 61 P. Janet, De l’angoisse à l’extase, op. cit., p. 461. 62 H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, op. cit., p. 1169. 63 Ibid., p. 986. 64 Ibid., p. 986. 65 Ibid., p. 1243. 66 D. Lapoujade, Sur un concept méconnu de Bergson l’attachement à la vie », in Frédéric Worms dir., Annales bergsoniennes, tome 4, Paris, PUF, 2009, p. 689. Haut de page Pour citer cet article Référence papier Clarisse ZOULIM, La notion de bon sens dans la philosophie d’Henri Bergson », Philonsorbonne, 6 2012, 83-96. Référence électronique Clarisse ZOULIM, La notion de bon sens dans la philosophie d’Henri Bergson », Philonsorbonne [En ligne], 6 2012, mis en ligne le 04 février 2013, consulté le 23 août 2022. URL ; DOI de page
BERGSON La pensée et le mouvant, 1934. Corrigé du sujet de l’extrait de Henri Bergon : Il est question dans ce texte de la vérité. Thèse de l’auteur : La vérité est dite comme l’affirmation qui concorde avec la réalité. Or cette concordance n’est pas seulement une copie de la réalité. Henri Bergson (1859- 1941) a beaucoup

Ce post est issu d'un fil consacré à un petit extrait du § 65 de la Critique de la faculté de juger. Comme le fil d'origine déborde déjà bien assez de son lit tout seul, je place ici la suite de ma petite trois textesTroisième texteAu terme d'un examen même très rapide, un propos principal semble net, la difficulté est plutôt de le localiser, vu que l'écriture de ce passage semble quasi répétitive. On peut le résumer d'un trait en disant qu'il s'agit d'attribuer éminemment à l'homme un désir de faire société. Quelqu'un qui connaît bien Hume aura tendance à détacher particulièrement le concept de sympathie », mais à l'échelle de ce passage TNH, II, ii, 5 ce n'est pas contraignant, et le passage ne se prête pas bien à tout un exposé général sur le rôle certes central de ce concept chez me semble que la couleur est clairement annoncée dès le départ Dans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se manifeste un remarquable désir de compagnie, qui les associe les unes les autres. Ce désir est encore plus manifeste chez l'homme celui-ci est la créature de l'univers qui a le désir le plus ardent d'une société, et il y est adapté par les avantages les plus nombreux. Nous ne pouvons former aucun désir qui ne se réfère pas à la société. On a le sentiment que ce qui suit immédiatement constitue une variation sur le thème ou plutôt sur la thèse, qui l'illustre sur des exemples d'une assez grande généralité sans ce désir la solitude ne serait pas une punition, et la pire de toutes ; sans ce désir nous ne constaterions pas que tout plaisir languit de n'être pas partagé. La dernière phrase du petit passage que j'isole ainsi généralise de nouveau toutes les passions ont pour principe la sympathie », nous dit-on La parfaite solitude est peut-être la plus grande punition que nous puissions souffrir. Tout plaisir est languissant quand nous en jouissons hors de toute compagnie, et toute peine devient plus cruelle et plus intolérable. Quelles que soient les autres passions qui nous animent, orgueil, ambition, avarice, curiosité, désir de vengeance, ou luxure, le principe de toutes, c'est la sympathie elles n'auraient aucune force si nous devions faire entièrement abstraction des pensées et des sentiments d'autrui. Ce qui reste du texte se détache méthodologiquement, puisqu'on procède à une expérience de pensée on imagine un homme qui.... Pour autant il est difficile d'affirmer que des arguments entièrement nouveaux alimentent ce passage ce qui sert d'argument, ici, c'est l'accord supposé, et attendu, sur le résultat de cet exercice de l'imagination personne ne dira heureux notre homme supposé tout puissant et tout seul. Faites que tous les pouvoirs et tous les éléments de la nature s'unissent pour servir un seul homme et pour lui obéir ; faites que le soleil se lève et se couche à son commandement ; que la mer et les fleuves coulent à son gré ; que la terre lui fournisse spontanément ce qui peut lui être utile et agréable il sera toujours misérable tant que vous ne lui aurez pas donné au moins une personne avec qui il puisse partager son bonheur, et de l'estime et de l'amitié de qui il puisse jouir. Bref, un texte dont la thèse est très facilement identifiable, mais dont la structure paraît un peu lâche ─ Hume a de ces passages, qui alternent avec le contraire exact, une écriture argumentative très serrée ─ et qui serait difficile à commenter en raison même du fait qu'il donne l'impression de se répéter un à cela, il faut surtout développer ce que Hume ne développe pas p. ex. montrer comment l'avarice mais aussi l'ambition, la curiosité, etc. réfère à autrui. C'est plus ou moins facile selon les cas par exemple il faut brancher le désir de vengeance » sur la sympathie », et pour cela définir celle-ci dans la mesure où les indices contenus dans le texte le permettent. Commenter le rêve de toute-puissance qui se fait jour dans l'hypothèse. Bref, il est bien clair que si le texte donne un peu l'impression d'être répétitif, il faudra tout faire pour que l'explication évite de l' texteJe souligne les deux propositions qui me semble-t-il doivent sauter aux yeux comme constituant la thèse du texte. Plus précisément, n'importe laquelle des deux convient ; selon l'auteur Spinoza, Traité politique, VI la seconde revient à la première en d'autres termes » nous fait passer de l'une à l'autre ─ en la précisant, imagine-t-on sinon, pourquoi deux formulations ?. Ici, restituer la thèse en concaténant deux énoncés est possible, mais c'est parce que le texte l'autorise en présentant ces énoncés comme à peu près équivalents. On pourrait donc dire que la thèse du texte est que L'État doit être organisé [de façon à ce que] tous, par force et par nécessité si ce n'est spontanément, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison ». Ce qui, bien entendu, n'éclaire pas tant que cette proposition même notamment l'idée d'une discipline de la raison » n'est pas rendue claire. Si la constitution naturelle des hommes leur faisait désirer avec le plus d'ardeur ce qui tend à leur plus haut intérêt, toute intervention expresse, en vue de faire régner la concorde et la bonne foi, serait superflue. Mais telle n'est pas la pente habituelle de la nature humaine, on le sait. L'Etat doit donc être organisé nécessairement de manière que tous, gouvernants et gouvernés - qu'ils agissent de bon ou de mauvais gré - n'en mettent pas moins leur conduite au service du salut général. En d'autres termes, il faut que tous, par force et par nécessité si ce n'est spontanément, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison. Pour que soit atteint ce résultat, le fonctionnement de l'Etat sera réglé de telle sorte, qu'aucune affaire important au salut général ne soit jamais confiée à un seul individu, présumé de bonne foi. Car l'homme le plus vigilant est cependant assujetti au sommeil, par intervalles, le plus fort et le plus inébranlable est sujet à faiblir ou à se laisser vaincre, aux moments précis où il aurait besoin de la plus grande énergie. Ce qui précède et ce qui suit s'articule logiquement de manière me semble-t-il claire à l'énoncé central. On a d'un côté une partie de ce qui rend nécessaire la contrainte étatique présentée sous la forme d'un résultat à atteindre, c'est intéressant de le remarquer, et de l'autre, à la fin donc, l'une des conditions à remplir pour atteindre ce résultat, avec sa forte, énoncé net, c'est du pain bénit, si j'ose dire, ça se commente tout seul. La différence entre une explication qui explique et une explication qui explique vraiment se ferait probablement sur la finesse avec laquelle seraient restituées les nuances conceptuelles concorde », bonne foi » [qui est une exécrable traduction de fides mais bon c'est le texte que les élèves ont eu...] et les synonymies que le texte apparemment impose le service du salut général » et la discipline de la raison » seraient la même chose la retraduction n'est pas triviale.Premier texteLe plus court de ces textes, maintenant Un philosophe a dit que c'est une faiblesse que d'avoir de la honte et de la pudeur pour des actions infâmes. On dit souvent de semblables paradoxes par une fougue d'imagination, ou dans l'emportement de ses passions. Mais pourquoi condamnera-t-on ces sentiments, s'il n'y a un ordre, une règle, une raison universelle et nécessaire, qui se présente toujours à ceux qui savent rentrer dans eux-mêmes ? Nous ne craignons point de juger les autres ou de nous juger nous-mêmes en bien des rencontres; mais par quelle autorité le faisons-nous, si la Raison qui juge en nous, lorsqu'il nous semble que nous prononçons des jugements contre nous-mêmes et contre les autres, n'est notre souveraine et celle de tous les hommes ? Certes le point d'aboutissement du raisonnement est bien que juger, c'est juger selon une raison universelle et nécessaire ». Il n'y a pas de place pour autre chose ; c'est la conclusion du raisonnement et le texte ne contient rien d'autre que ce raisonnement ; c'est donc la thèse du je pense qu'on s'accordera pour dire à la fois que l'intérêt du texte n'est pas du tout là, mais uniquement dans l'argument qui nous demande de nous appuyer sur la condamnation ─ supposée acquise ─ du propos du philosophe » en question incidemment, il s'agit de Diogène, pour remonter ensuite à ce qui nous autorise » à le condamner ainsi. Avec tout ce qu'il y a à restituer d'implicite dans la prémisse latente suivant laquelle le jugement ne peut s'autoriser de rien d'autre que d'une raison universelle ».J'ajoute, d'ailleurs, qu'on peut légitimement hésiter un moment avant d'identifier à quoi renvoie l'expression ces sentiments ». Si ces sentiments » étaient la honte et la pudeur » et non les paradoxes » du genre de ceux de Diogène, le texte prendrait un tout autre sens, et il faudrait en reformuler le propos ; l'argument central se comprenant différemment également.Si donc je devais présenter le propos du texte, je ne me contenterais pas d'en énoncer la conclusion, ce serait une description excessivement rachitique. Je dirais que ce texte invite à remonter à l'idée d'une raison universelle et nécessaire » comme à l'un des présupposés de tout jugement ─ et du jugement moral en l'occurrence, puisque c'est sur cet exemple que la conclusion est conquise.Ce texte est extrait de l'Éclaircissement X à la Recherche de la vérité de Malebranche.Un mot de commentaire ?Tout ce que j'entendais montrer en regardant rapidement ces quelques textes, c'est que même dans le cas où un texte à commenter soutient une thèse aisément identifiable, elle ne s'identifie pas nécessairement de la même façon selon le texte. Il peut même arriver qu'un texte, encore qu'extrêmement bref, ne soit caractérisé que de façon très insatisfaisante par l'énoncé de la thèse la conclusion à laquelle il fait partie des raisons pour lesquelles je préfère parler d' opération principale » d'un texte, soutenir/démontrer une thèse » n'étant qu'une opération possible, parmi d' autre type de texteIl y a quelques années j'ai proposé ça à des L2. Marc-Aurèle, Pensées, IX, 1. L'injustice est une impiété. La nature universelle, ayant constitué les êtres raisonnables les uns pour les autres, a voulu qu'ils s'entr'aidassent selon leur mérite respectif, sans se nuire d'aucune manière. L'homme qui transgresse ce dessein de la nature comment évidemment une impiété envers la plus vénérable des mensonge aussi est une impiété à l'égard de la même divinité. La nature universelle est la nature des choses, et les choses ont un rapport d'affinité avec ce qu'on dit de vrai à leur sujet. En outre on appelle encore cette déesse la Vérité et elle est la cause première de tout ce qui est vrai. Donc l'homme qui ment volontairement attente à la piété, puisque, en trompant, il commet une injustice ; et, de même,celui qui ment involontairement, en tant qu'il détone dans la nature universelle et qu'il la dépare en combattant la nature du monde. Il la combat, l'homme qui se porte à l'encontre de la vérité en dépit de lui-même il avait reçu de la nature des dispositions qu'il a négligées et maintenant il n'est plus capable de distinguer le vrai du outre, l'homme qui recherche les plaisirs comme des biens et qui fuit les douleurs comme des maux est aussi coupable d'impiété. Il est inévitable, en effet, qu'un tel homme accuse fréquemment la nature universelle de faire une répartition inique entre les méchants et les gens de bien ; car il arrive fréquemment que les méchants vivent dans les plaisirs et amassent tout ce qui peut procurer du plaisir, tandis que les gens de bien tombent dans la douleur et les accidents qui la causent. En outre, celui qui craint la douleur craindra un jour ou l'autre quelque événement, de ceux qui doivent arriver dans le monde c'est déjà une impiété. Et celui qui poursuit les plaisirs ne pourra s'abstenir de l'injustice ; c'est une impiété manifeste. Il faut, pour les choses à l'égard desquelles la nature universelle se comporte de manière égale elle ne produirait pas les unes et les autres, si elle ne se comportait à leur égard de manière égale, il faut, dis-je, que ceux qui veulent prendre la nature pour guide et vivre d'accord avec elle imitent ses dispositions égales à leur égard. Donc, vis-à-vis de la douleur et du plaisir, de la mort et de la vie, de la gloire et de l'obscurité, choses dont s'accommode également la nature universelle, quiconque ne se comporte pas d'une manière égale commet une évidente impiété. Je pense que sur un texte de ce type, certes difficile, une recherche trop mécanique de la thèse » et du problème » risque d'aboutir à un résultat décevant. Ou même sur quelque chose de très classique comme ceci Bergson, La Pensée et le mouvant, 1292/51, qui est parfois proposé aux élèves de Terminale dans un découpage différent [La philosophie] nous affranchit de certaines servitudes spéculatives quand elle pose le problème de l'esprit en termes d'esprit et non plus de matière, quand, d'une manière générale, elle nous dispense d'employer les concepts à un travail pour lequel la plupart ne sont pas faits. Ces concepts sont inclus dans les mots. Ils ont, le plus souvent, été élaborés par l'organisme social en vue d'un objet qui n'a rien de métaphysique. Pour les former, la société a découpé le réel selon ses besoins. Pourquoi la philosophie accepterait-elle une division qui a toutes chances de ne pas correspondre aux articulations du réel? Elle l'accepte pourtant d'ordinaire. Elle subit le problème tel qu'il est posé par le langage. Elle se condamne donc par avance à recevoir une solution toute faite ou, en mettant les choses au mieux, à simplement choisir entre les deux ou trois solutions, seules possibles, qui sont coéternelles à cette position du problème. Autant vaudrait dire que toute vérité est déjà virtuellement connue, que le modèle en est déposé dans les cartons administratifs de la cité, et que la philosophie est un jeu de puzzle où il s'agit de reconstituer, avec des pièces que la société nous fournit, le dessin qu'elle ne veut pas nous montrer. Dernière édition par PauvreYorick le Ven 7 Nov 2014 - 947, édité 1 fois Raison modification du titre

Physiqueet Chimie: 5ème. exercice physique chimie 5ème Exercices Corriges PDF. Diviseurs et multiples exercices corrigés pdf cm1 b) Donner le quotient entier et le reste de la division euclidienne de 232 par 7. c) Trouver quatre diviseurs du nombre 217.

Avant-propos Le recueil est présenté comme complément » de L’Énergie spirituelle, ce dernier portant sur des résultats » tandis que l’autre porte sur la méthode », et plus précisément sur l’origine » de celle-ci, ainsi que sur la direction qu’elle imprime à la recherche ». La distinction entre les deux n’a rien de nouveau, et remonte aux Grecs, notamment à Platon et Aristote. L’idée s’est rapidement imposée que la découverte du vrai supposait un cheminement adéquat de la pensée. Mais distinction ne signifie pas dissociation. C’est la pensée moderne, avec Descartes, qui fait de la définition de la méthode un préalable à la démarche de connaissance, conception que prolonge le criticisme kantien en jugeant nécessaire à la connaissance une détermination préalable des limites de la connaissance, à partir d’une réflexion philosophique sur les méthodes des mathématiques et de la physique expérimentale, censée valoir pour la connaissance en général. Il apparaîtra vite assez évident que Bergson s’oppose, souvent explicitement, aux diverses formes de l’idéalisme moderne géométrisation de la physique chez Descartes, et réduction kantienne du temps, à l’instar de l’espace, au statut de forme de la sensibilité, condition a priori des constructions conceptuelles de la mathématique. Par là Bergson se rapproche sans doute des Grecs, et notamment d’Aristote – car le rationalisme cartésien est une résurgence du platonisme. Pour l’aristotélisme, aucune méthode correcte de recherche scientifique ne peut être définie purement a priori, indépendamment d’une certaine connaissance préalable de son objet, acquise fondamentalement à partir de l’expérience sensible. La séparation de la méthode et des résultats est une modalité pédagogique de leur présentation la définition de celle-là suppose que certains de ceux-ci ont été déjà acquis. Cela est vrai a fortiori de la méthode bergsonienne, à savoir l’intuition », laquelle n’est pas définissable abstraitement et à part, mais n’est connaissable que dans son acte même. Hegel écrivait déjà qu’en philosophie, la méthode ne fait qu’un avec l’objet, n’étant pas un mode d’emploi de la pensée qu’il faudrait appliquer, mais au contraire l’autodéveloppement, tout à la fois, de la pensée et de son objet qui, dans la connaissance, ne font qu’un. Or Hegel l’entendait dans un sens conceptualiste et rationaliste que précisément Bergson récuse, tout en cherchant dans l’intuition la véritable pensée du devenir, en ce qu’elle n’en est pas la reconstruction conceptuelle, mais au contraire l’appréhension immédiate dans et par le devenir même de la pensée. On comprend que s’il est possible de définir la direction » de la recherche » sans préjuger des résultats de celle-ci, ce ne peut être qu’en montrant, de façon négative, l’incapacité d’autres méthodes, répondant à des projets spécifiques, à donner connaissance de ce dont elles supposent l’existence sans permettre de vraiment l’appréhender, cela même que Bergson appelle la durée. [Voir Sur cette notion de direction », voir Les sciences, œuvres de l’intelligence conceptualisante, visent à la maîtrise du monde matériel. Cela ne les empêche pas d’être vraies, mais si l’on peut montrer que, ce faisant, elles renoncent à considérer quelque chose que pourtant elles supposent, on ouvrira par là‑même une autre voie de recherche, qui retrouvera la visée théorique, c’est-à-dire spéculative et non plus pragmatique, qui était celle de la philosophie grecque. Bergson pense simplement que la limite de cette dernière est d’avoir cru qu’il était possible de remplir cette visée au moyen de concepts qui ne peuvent convenir vraiment qu’au travail d’explication scientifique. Kant a pour lui montré l’impasse de cette forme de la spéculation méta-scientifique, mais il s’y est à son tour enfermé et, tout en voyant qu’elle ne serait possible que par le recours à une intuition, a jugé à tort cette dernière impossible, faute de considérer l’appréhension du temps dans ce qu’elle a de joints La pensée et le mouvant. Commentaire - Introduction I et II - Le possible et le réel - L'intuition philosophique extrait La pensée et le mouvant. Commentaire - Introduction I et II - Le possible et le réel - L'intuition philosophique complet

nnNh.
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/38
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/334
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/242
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/548
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/321
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/198
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/361
  • 3rceq0h4n8.pages.dev/581
  • corrigĂ© explication de texte bergson la pensĂ©e et le mouvant